CR CLIC DE SANGOSSE du 16/05/2011 Préfecture du Pas-de-Calais, ARRAS

ORDRE DU JOUR

Bilan annuel de la sécurité par l’établissement DE SANGOSSE à Marquion

  • Questions et remarques diverses

    Introduction

    M. JOSEPH, Adjoint au Directeur des Affaires Générales de la Préfecture du Pas-de-Calais et représentant du Président du CLIC, ouvre la séance et remercie l’ensemble des participants de leur présence.

    Le CLIC de l’établissement DE SANGOSSE à Marquion a été créé début 2007 et son PPRT a été approuvé en octobre 2010. L’objet de la réunion de ce jour est de faire un point sur les activités de la société, au travers notamment du bilan annuel de son Système de Gestion de la Sécurité (SGS), outil dont la mise en œuvre est obligatoire pour les sites SEVESO Seuil haut.

    Présentation de l’établissement DE SANGOSSE à Marquion

    Reprise des éléments du diaporama (cf. document joint) par Monsieur PROUZET, Responsable Hygiène Qualité Sécurité Environnement du groupe DE SANGOSSE dont le siège social est basé à Agen, dans le Lot-et-Garonne.

    L’activité du site DE SANGOSSE à Marquion est majoritairement liée à l’Agriculture, à destination plus spécifiquement des coopératives agricoles (les négociants représentent plus de 50 % du Chiffre d’affaires de l’établissement). Les produits rassemblés sous la dénomination « Jardin » alimentent les jardineries spécialisées telles que Leroy Merlin ou Castorama. Quant aux produits anti-rongeurs anti-termites, cette part de marché est issue des unités de fabrication du groupe. Enfin, pour ce qui est de la petite part de produits classés dans la dénomination « Logistique », il s’agit de prestation pour tiers, activité que l’on retrouve également sur le site.

    Ce site de Marquion a été construit en 1999 et est classé SEVESO Seuil haut pour du stockage de produits dangereux pour l’environnement (rubriques 1172/1173) ainsi que pour celui de produits toxiques (rubrique 1131). En termes d’activité, le tonnage expédié en 2010 est stable par rapport à l’année précédente et s’établit à 5 500 tonnes. Il s’agit essentiellement de prestation pour les coopératives agricoles du Nord Pas-de-Calais ainsi que pour des fournisseurs sans site logistique dédié et dont les produits sont directement hébergés par DE SANGOSSE à partir de leur site de production. S’agissant d’un site de stockage, son impact sur l’environnement reste limité. Sa consommation en eau correspond à celle des 4 salariés du site. Celle du gaz est associée au chauffage des locaux, notamment à la mise hors gel des cellules de stockage durant 3 mois de l’année, et ce, pour la bonne conservation de certains produits sensibles. Quant à l’électricité, sa consommation concerne l’éclairage des cellules ainsi que l’alimentation de l’atelier de charge des chariots élévateurs. Aucun déchet dangereux n’a été éliminé l’année dernière, ce qui ne veut pas dire que le site n’en a pas produit mais que compte tenu des volumes, aucun envoi vers les unités d’élimination autorisées n’a été effectué.

    Pour ce qui est du bilan du SGS pour l’année 2010, le risque que peut représenter ce site de stockage est essentiellement lié à l’incendie. Tous les moyens sont alors mis en œuvre pour éviter tout départ d’incendie ainsi que toute propagation. Une vigilance toute particulière est apportée aux équipements de lutte contre l’incendie dénommés EIPS (Eléments Importants Pour la Sécurité). A ce titre, le planning de suivi de ces équipements a été respecté sur l’année 2010. Le retour d’expérience sur les accidents et/ou incidents survenus dans l’année se fait à l’échelle du site mais également à celle du groupe. L’incident spécifié dans les documents remis concernait le Réseau d’Incendie Armé (RIA) qui s’est retrouvé hors service du fait de l’implosion du vase d’expansion surpresseur à l’issue d’un épisode de gel particulièrement important en début d’année. 16 jours ont été nécessaires pour remettre en service celui-ci. Pendant ce laps de temps, les points chauds ont été interdits dans les cellules de stockage et les services de l’Etat ont été informés de la situation. Pour autant, la barrière n°1 constituée du système d’extinction automatique par mousse était préservée. D’autres incidents similaires sur d’autres sites du groupe ont amené ce dernier à prendre d’une part des mesures de remplacement du matériel mais également de renforcement de l’isolation de certains locaux (ex : à Marquion, le local renfermant le matériel RIA a enregistré un doublement de son isolation).

    En ce qui concerne le budget dédié au SGS, celui-ci est établi sur la période de septembre à août, correspondant à la durée de la campagne, et ce, pour respecter le créneau des coopératives agricoles. Le remplacement des injecteurs mousse, mentionné dans les documents, fait suite à des incidents survenus sur d’autres sites du groupe, anticipant ainsi le risque de corrosion du matériel in situ. Le budget 2011 supportera notamment le report des alarmes incendie vers le siège dont le gardiennage est assuré soirs et week-ends. La sécurisation de la liaison téléphonique alarme incendie sera également renforcée par un basculement en réseau GSM en cas de perte de ligne.

    L’année 2010 a été une année particulière pour le site de Marquion puisqu’elle constituait la 10ème année d’exploitation de ce site. A ce titre, l’établissement a souhaité éprouver le niveau de performance de son matériel de détection incendie en évaluant le nombre de détecteurs susceptibles de déclencher en cas d’incendie ainsi que leur temps de réaction. Pour ce faire, des feux test ont été réalisés et évalués selon la règle APSAD R7. Les zones testées ont été mises en sécurité au préalable en vidant le niveau zéro de ses sacs contenant notamment les produits les plus sensibles et en disposant des moyens d’extinction supplémentaires autour de la zone considérée, en cas de besoin. En termes de résultats, l’établissement s’est fixé un seuil de déclenchement de 3 détecteurs incendie par cellule avec comme précepte que si l’un des détecteurs était perdu, les deux autres étaient là pour assurer le relais de la détection, le but étant qu’il y ait détection avant la fin de la combustion. Les 4 cellules de stockage ont ainsi été testées. Dans le tableau de la diapositive concernée, les informations notées sur 12 concernent les détecteurs de fumée et celles sur 8 les détecteurs de flamme. On précisera que pour qu’il y ait déclenchement de l’extinction automatique au niveau d’une cellule de stockage, il faut enregistrer au minimum le déclenchement d’un détecteur fumée et d’un détecteur flamme. S’il manque l’un des deux, l’ensemble du dispositif d’extinction n’a pas la possibilité de s’enclencher. A l’issue de ces essais, de 4 à 7 détecteurs ont déclenché. Le temps de réaction de la 1ère alarme se situe entre 30 secondes et moins d’une minute 30. La seconde alarme qui vient confirmer la 1ère et enclencher tout le processus d’extinction automatique se déclenche en un peu plus de 2 minutes maximum. A ces 2 minutes, il faut ajouter 30 secondes pour la génération de la mousse, ce qui fait qu’en moins de 3 minutes, le processus complet d’extinction automatique de l’incendie est susceptible d’être généré. En comparaison d’une cinétique d’incendie d’une cellule de stockage qui se développe sensiblement en 15 à 20 minutes, le site de Marquion dispose d’un temps de réaction suffisant pour circonscrire l’incendie.

    En conclusion de ces essais, on notera le maintien de la performance des installations, malgré leurs 10 années d’existence. Toutefois, on précisera qu’un changement des détecteurs incendie intervient tous les 6 ans, compte tenu du contrat de maintenance souscrit par l’établissement.

    La prochaine modification qui sera effectuée sur le site est purement réglementaire et consistera en un remplacement des détecteurs ioniques par des détecteurs optiques, une fois publié le décret précisant notamment les délais de mise en application. De nouveaux tests seront alors programmés pour éprouver le nouveau matériel.

    Questions et remarques diverses

    • M.  JOSEPH, Préfecture du Pas-de-Calais

    Vous testez les détecteurs incendie mais qu’en est-il du déclenchement de la mousse ? Celui-ci est-il également testé ’

    • M.  PROUZET, DE SANGOSSE

    Nous effectuons également 1 essai mousse par an, ce qui nous oblige à vider en partie la cellule de stockage dans laquelle se tient cet essai et nous occasionne a posteriori 2 jours de nettoyage. La mousse qui atteint 1 mètre à la fin de l’essai se doit d’être réduite à environ 10-15 cm pour permettre le passage de l’auto laveuse. Ce type d’essai se tient plus volontiers pendant la période d’activité plus réduite à savoir de mai à septembre pour qu’il y ait le moins de contraintes possibles.

    • M.  JOSEPH, Préfecture du Pas-de-Calais

    La DREAL a-t-elle des remarques à faire sur ce qui a été dit ’

    • M.  VERSLYPE, DREAL NPDC

    Nous n’avons rien de particulier à ajouter. Il s’agit d’un site tranquille qui fait l’objet d’un suivi régulier et sérieux. L’incident RIA a été bien géré par l’établissement.

    • M.  JOSEPH, Préfecture du Pas-de-Calais

    Les services du SDIS sont-ils associés aux essais incendie menés sur site ’

    • M.  BLANQUI, SDIS 62

    Cela nous arrive mais pas systématiquement. Quoiqu’il en soit, nous n’avons rien à dire à ce sujet. Juste une question : les Robinets d’Incendie Armés ont-ils été installés sur les quais de chargement ’

    • M.  PROUZET, DE SANGOSSE

    Ils ont été installés fin 2009.

    • M.  JOSEPH, Préfecture du Pas-de-Calais

    Le site a-t-il fait l’objet d’une inspection de la DREAL au cours des 12 derniers mois ’

    • M.  VERSLYPE, DREAL NPDC

    Oui. La dernière inspection remonte au mois de novembre 2010. 1 inspection au minimum par an est programmée sur ce site. D’autres inspections peuvent s’y ajouter en fonction des besoins. Les quelques observations notées au cours de la dernière inspection ont toutes fait l’objet d’une réponse de la société.

    • M.  JOSEPH, Préfecture du Pas-de-Calais

    Et concernant les riverains du site, y-a-t-il des observations à faire remonter ? Monsieur le maire ’

    • M.  OLIVIER, maire de la commune de Marquion

    En ce qui concerne les riverains, ceux-ci se sont rendus compte que la société était responsable et à l’écoute, bien qu’ils n’aient pas eu conscience au départ qu’il allait s’agir à terme d’un site SEVESO Seuil haut vu qu’il n’y avait pas de production in situ. Le seul problème récurrent qui s’est posé concernait l’arrivée de camions en pleine nuit et qui se stationnaient un peu partout, y compris devant des habitations. La gendarmerie en a même été informée. De mémoire, il avait été évoqué l’extension du site avec un partenariat UNEAL et à cette occasion, la réalisation d’un parking à l’entrée du site pour éviter que ces camions ne stationnent devant des habitations. Cela peut être dangereux, en imaginant un acte de malveillance à la sortie de la boîte de nuit qui se trouve à proximité…

    • M.  VERSLYPE, DREAL NPDC

    Attention à ne pas créer un scénario qui n’a pas été pris en compte dans l’étude de dangers avec la réalisation d’un parking. En effet, si 4-5 camions stationnent en même temps, même sur une aire dédiée, on peut se retrouver en présence de 100 tonnes de produits dangereux, ce qui relève d’un scénario de danger.

    • M.  OLIVIER, maire de la commune de Marquion

    Dans le même registre, nous avons eu un souci avec le port de Marquion. Des camions transportant des produits dangereux devaient stationner à la sortie de l’A26. Ils ont été invités à bouger de leur emplacement et se sont retrouvés sur le port au moment de la fête de l’eau, le jour du 1er mai. Il y avait là 5 camions citerne et on ne savait pas s’ils étaient pleins ou non. Le port de Lille qui gère le port de Marquion en a été informé. On peut alors se retrouver à devoir faire face à un acte de malveillance ou à devoir gérer l’écoulement de produits dans le Canal du Nord. C’est le seul souci que nous avons à soulever vis-à-vis du site DE SANGOSSE. Et concernant le projet évoqué, où en est-on ’

    • M.  PROUZET, DE SANGOSSE

    En termes de projet, nous sommes sollicités par un de nos clients pour héberger ses produits plus qu’ils ne le sont actuellement, dans le cadre de notre activité de prestation. Une extension serait donc à prévoir sur le site et celle-ci est aisément faisable puisque nous disposons d’une réserve foncière à l’arrière de nos bâtiments. Dans ce projet, un parking est prévu. Une réunion devrait se tenir prochainement à ce sujet. Nous avons bien entendu la municipalité au sujet des problèmes de stationnement. Nous envisageons ainsi de créer une nouvelle entrée avec une petite zone d’attente pour les poids lourds, éloignée des deux habitations les plus proches du site et équipée d’un séparateur à hydrocarbures. Notre entrée actuelle servirait alors de sortie de site. En attendant la finalisation de ce projet, nous avons reprécisé à nos fournisseurs locaux nos consignes de sécurité et nos horaires d’ouverture. On rappelle aux transporteurs qui quittent le site vers 17-18 heures qu’il existe des aires sur l’autoroute prévues pour le stationnement pour éviter qu’ils ne le fassent à proximité des habitations. On s’est rendus compte que certains d’entre eux utilisaient un espace agricole qui a été fermé depuis par la pose de pierres suffisamment imposantes.

    • M.  OLIVIER, maire de la commune de Marquion

    Il y a effectivement moins de souci avec la pose des pierres mais on ne fait que déplacer le problème.

    • M.  JOSEPH, Préfecture du Pas-de-Calais

    Quel est le nombre de rotations de camions sur une année ’

    • M.  PROUZET, DE SANGOSSE

    Cela dépend de l’activité sur le site. Sur la période de pointe, de fin novembre à décembre, nous sommes sur une dizaine de camions répartis sur la journée puisque nous fonctionnons sur rendez-vous. Nous savons gérer l’acheminement des produits lorsque nous passons par des transporteurs locaux mais lorsque nous recevons les produits sortis d’usine en provenance de Belgique, d’Allemagne ou d’Italie, le problème est plus complexe. Ces transporteurs passent par différents pays et sont souvent amenés à stationner à un moment ou un autre, pour des questions d’horaires.

    • M.  HARLE, DDTM 62

    Dans le règlement PPRT, il était prescrit la mise en place d’une signalétique qui interdisait le stationnement dans une zone très proche de l’entrée du site. Je pense que cela n’a pas été fait. Il en était de même sur l’emprise de DE SANGOSSE pour interdire la chasse, du côté du cimetière.

    • M.  OLIVIER, maire de la commune de Marquion

    De façon pragmatique, nous avons déposé des pierres de l’autre côté de la route. Mais côté DE SANGOSSE, ça n’a effectivement pas été fait. Pour la chasse, il suffit de prendre un arrêté municipal et de le transmettre à la société locale car je pense qu’il n’y a pas de chasseurs de l’extérieur qui viennent ici. Par contre pour le stationnement, la signalétique doit mise en place.

    (Plus de remarques. Fin de la réunion à 10h40).

    Toute correspondance concernant ce compte-rendu est à adresser au Président du CLIC à l’adresse de son secrétariat :

    S3PI de l’Artois

    Centre Jean Monnet

    Avenue de Paris

    62400 BETHUNE