Présentation de la nouvelle amidonnerie de Maïs sur le site de Roquette Frères à Lestrem Lestrem

M. Patrick LEMAY, de la société ROQUETTE, se présente au public et propose de débuter tout de suite l’exposé.

Présentation de la société ROQUETTE

M. Patrick LEMAY société ROQUETTE

Il souligne la présence du groupe dans beaucoup d’endroits dans le monde : une amidonnerie de maïs a été construite en Italie, entre Gênes et Milan ; une amidonnerie en Espagne près de Valence a été rachetée ; une nouvelle amidonnerie a été érigée en Alsace en 1977 ; une nouvelle unité de production s’est développée aux Etats-Unis ; une usine de caramel colorant a été acquise en Angleterre ; une amidonnerie de blé a été construite à Lestrem et une féculerie de pomme de terre a été acquise. Une usine se trouve en Roumanie, une nouvelle s’est bâtie en 2000 en Angleterre et les toutes dernières acquisitions sont deux usines asiatiques, une en Chine et une autre en Corée du Sud.

Au total, ce sont treize usines qui sont réparties essentiellement en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, avec un développement vers l’Asie qui est tout récent.

M. Patrick LEMAY rappelle l’importance de l’expansion de l’entreprise et pense que l’exposé qui va suivre est symbolique. Il note que les investissements en France sont continus et en particulier à Lestrem dans le Pas-de-Calais. Lestrem qui est la maison mère constitue la plus grosse usine du groupe se développe en continu. Avec l’usine de Lestrem, la société ROQUETTE est leader mondial en sorbitol, mais les deux usines américaines fabriquent en même temps des polyols. Même si la société fabrique 650 produits différents, le sorbitol en le produit principal de ROQUETTE. Les rachats en Asie correspondent à ces productions.

Il tient à signaler que ROQUETTE est une société familiale française, multinationale. Son chiffre d’affaires de 1.6 milliards d’euros en 1999 se répartit de la manière suivante : 17 % en France ; 50 % en Europe de l’Ouest en dehors de la France ; 21 % en Amérique du Nord ; en Asie, et environ 12 % en Australie.

La production ROQUETTE

C’est une entreprise très capitaliste qui possède de très grosses unités abondamment fournies en matériel, en machines, ce qui induit un personnel moins nombreux. Au total, 5 200 personnes travaillent pour le groupe ROQUETTE, dont 2700 personnes sur le site de Lestrem, soit plus de la moitié. Il évoque les laboratoires, composés de 300 chercheurs et techniciens puis les trois matières agricoles qui permettent de fabriquer l’amidon. Ce sont le maïs (2.9 millions de tonnes), le blé (1.44 millions de tonnes) et la pomme de terre (1 million de tonnes). Il y a ainsi beaucoup de produits à manipuler et à transformer.
En dehors du domaine alimentaire qui représente 53 % des ventes, les applications en sont diverses : 13 % pour les pharmacies et cosmétiques ; 15 % pour la fermentation et les produits chimiques et
18 % dans le papier.

Les matières premières et les ventes

Cet appui sur des matières premières agricoles est une force pour la société car elles sont renouvelables. Les matières premières agricoles utilisées et transformées dans chaque pays correspondent à celles du pays : en France, des matières françaises, aux Etats-Unis des matières premières agricoles américaines.

Il explique que des matières premières agricoles sont transformées en produits intermédiaires, c’est-à-dire qu’ils seront utilisés par d’autres industries. La fabrication de produits très complexes est possible. C’est le cas du glucose, qui est un produit pour l’industrie. Le sorbitol est un autre exemple. C’est une matière première pour l’industrie de fabrication du chewing-gum. Au cas où un des secteurs des clients de la société est en perte de vitesse, un autre tentera de se développer, ce qui signifie que le développement est permanent.
Pour assurer la réalisation des ventes dans tous les pays, ce qui constitue une sécurité intéressante, M. Patrick LEMAY fait l’inventaire de toutes les usines du groupe :

 à Lestrem, qui est est la plus grosse du groupe, on travaille les pommes de terre féculières ;
 ROQUETTE Italie et l’usine espagnole travaillent le maïs ;
 Une usine des Etats-Unis est le fruit du savoir-faire de la société, elle a été bâtie entièrement ;
 Une autre près du Mississipi est issue d’un rachat. Elle transforme 3 200 tonnes de maïs par jour ;
 En Chine, une usine de sorbitol se trouve dans l’Est ;
 En Angleterre, une usine travaille le blé ;
 En Roumanie, l’usine se situe sur les plaines de maïs près du Danube.

Présentation de la nouvelle amidonnerie de Maïs à LESTREM

M. Patrick LEMAY société ROQUETTE

M. Patrick LEMAY aborde alors le sujet principal de la discussion concernant les raisons d’une nouvelle amidonnerie de maïs à Lestrem. Elle est justifiée par l’augmentation de la demande. L’usine de Lestrem étant l’usine leader du groupe avec ses deux matières premières : le blé et le maïs, le choix s’est porté sur Lestrem.

Objectif

Il s’agissait de renforcer cette usine et surtout de la moderniser du côté maïs car elle était composée d’ateliers relativement anciens et commençant à vieillir. Elle met en ’uvre 2 150 tonnes de maïs par jour. Un outil plus important et plus performant a été implanté sur une base de 3 500 tonnes de maïs/jour.

Il évoque les problèmes d’OGM liés à la question d’extension de l’usine de Lestrem. Une hésitation existait entre blé et maïs, pour les raisons industrielles exposées. L’unité de maïs était vieillissant alors qu ? en 1986, l’usine de blé a reçu beaucoup d’investissements et devenue très performante et très compétitive. Le maïs connaissait un léger recul et l’apparition du problème OGM a fait reculer les dates d’investissement. Le potentiel de problèmes était totalement lié au maïs et non au blé. Il y a deux ans les investissements se sont plutôt concentrés sur le blé que sur le maïs. Comme le problème des OGM est apparemment réglé en France, l’idée de l’amidonnerie de maïs à Lestrem a pu voir le jour.

L’amidonnerie

M. Patrick LEMAY expose schématiquement ce qu’est une amidonnerie de maïs à partir de l’observation du grain de maïs. La cellulose est la partie extérieure du grain. Le gluten représente les protéines à l’intérieur du grain. L’amidon est la partie la plus importante du grain de maïs en quantité et le germe donne l’huile de maïs. Pour l’amidonnerie, celle-ci débute par un trempage du maïs dans de l’eau avec du bisulfate de sodium pour stabiliser l’aspect bactériologique, après l’avoir nettoyé. Ce trempage permet d’extraire les solubles, c’est-à-dire des protéines et un peu de sucre. Les eaux de trempage sont évaporées pour fabriquer un produit appelé Corn Feed qui est vendu dans diverses applications, en particulier dans l’application animale.

Ensuite, un premier broyage du grain de maïs est opéré puis viennent un pressage, un séchage, un chauffage visant à extraire les germes. Ces germes sont moins denses que les autres constituants car ils renferment de l’huile qui flotte. C’est donc une extraction par flottation au départ.

Un second broyage plus serré est nécessaire afin d’obtenir par tamisage le corn feed qui est l’enveloppe cellulosique dont il est question plus haut. Le corn feed est également utilisé pour l’alimentation animale. Ce qui reste, à savoir les protéines et le lait d’amidon est de nouveau séparé. Une amidonnerie est théoriquement simple mais une visite donnera une vision plus volumineuse du principe.

Un interlocuteur désire connaître à quelle hauteur s’est fait l’investissement. M. Patrick LEMAY lui répond que ce projet se base sur une enveloppe de 800 millions. Il sera réalisé pour le début de l’année 2003 théoriquement. Il s’agit d’un investissement de matières premières car c’est une fabrication d’amidon et de coproduits, en sachant que l’amidon sera transformé par la suite. Les matières sont surtout basées sur l’amidon qui est une ressource primordiale de la société.

L’amidonnerie et sa production

Il aborde alors les impacts environnementaux du projet car c’est une très grosse unité. Lestrem était la plus grosse amidonnerie d’Europe et renforcera donc son statut après les investissements. Aux Etats-Unis, il existe des unités qui tournent à 10 000 tonnes de maïs par jour. Lestrem met en ’uvre 3 500 tonnes de maïs et 3 500 tonnes de blé, ce qui mettra 7 000 tonnes de céréales en jeu. Il constitue donc une unité importante pouvant rivaliser avec les Etats-Unis où l’amidonnerie se consacre essentiellement sur 5 ou 6 produits : de l’amidon, du glucose et de l’isoglucose qui sont peu comparables aux 650 produits de la société ROQUETTE dont les usines sont beaucoup plus ciblées.

ROQUETTE possède la plus vaste gamme de produits dans le monde avec, dans l’ensemble en Europe, des amidonneries très diversifiées au niveau des différents produits sur place. Des unités transforment l’amidon en sucre de glucose hydrolysable, fructose ou des transformations successives pour le sorbitol : le scylitol, maltitol, également des produits de fermentation sont fabriqués, l’acide gluconique, le glucomate, le GDL, l’acide lactique c’est-à-dire toute une gamme de produits transformés et qui sont très ciblés sur des applications pointues. Il cite l’exemple du glucose disjectable et souligne que le groupe est le fournisseur européen des pharmacies pour tous les solutés injectables que l’on retrouve dans les hôpitaux.
Beaucoup de produits sont fabriqués, il peuvent être en quantité ou très fins en fonction des demandes des clients. Ceci constitue une différence avec les Etats-Unis où les clients s’adaptent à ce qui est disponible. En Europe, le sur-mesure est appliqué et ajoute un potentiel d’expansion très important car la société se développe en moyenne de 4 à 5 % chaque année. Cette évolution est notamment due au centre de recherche très important et à l’adaptation vis-à-vis de la demande, cela implique la création de nouveaux procédés, des nouveaux produits qui font la renommée du groupe.

L’amidonnerie et l’environnement

-L’eau

Concernant l’eau, il précise que celle mise en ’uvre dans l’unité de production dans toute l’usine est potable. Récemment, une usine d’eau potable a été créée, pour pallier à l’absence d’eau dans les nappes car les eaux se trouvent à plus de cent mètres de profondeur. L’eau de la Lys amène l’eau potable au rythme de
1 000 M3/heure. Elle alimente l’usine pour les différents process. La politique de l’entreprise vise à diminuer les quantités d’eau mises en ’uvre sur le site. Il rappelle qu’avant, l’eau de la Lys était beaucoup utilisée comme liquide de refroidissement, car les procédés impliquent la présence d’eau à haute température et un refroidissement est nécessaire. Afin de limiter cette utilisation, des tours atmosphériques ont été mises en place, mais elles ont entraîné des nuisances sonores, par exemple. De plus, elles nécessitent un traitement empêchant des développements bactériens. Néanmoins, les effets négatifs de ces progrès sont moindres par rapport au résultat bénéfique pour l’environnement.

Au niveau des eaux usées, il annonce que la mise en place de cette nouvelle amidonnerie de maïs ne va pas générer davantage de rejets qu’à l’heure actuelle. D’abord, l’ancienne amidonnerie est substituée par la nouvelle ; celle de 2 150 tonnes va voir son activité stoppée et va être rasée. Ensuite, le terrain sera utilisé pour créer d ? autres ateliers. Cette amidonnerie nouvelle sera mise au point avec les technologies les plus récentes : des matériels qui permettront des extractions plus pointues et de plus grosses capacités de réduction de rejet de DCO. L’objectif était de rester au même niveau de rejet dans la Lys, d’en faire une Lys classe 2, c’est-à-dire potablilisable. Cela repose sur une nette amélioration par tonne de céréales. La production passe de 2 150 à 3 500 tonnes sans augmenter les rejets, le rendement par tonne de céréales est en conséquence bien plus important.

- L’air et les odeurs

Au niveau de l’air, M. Patrick LEMAY affirme que la société respecte les normes de 50 mg par manomètre 3 fixé par l’arrêté intégré de 1998. Il explique qu’il suffit d’acheter les matériels d’épuration de traitement de l’air qui sont des filtres qui empêchent de dépasser ces valeurs.

Au sujet des rejets, en SOZ et NOX, il annonce que rien ne sera plus chargé à ce niveau, malgré l’augmentation du volume et les capacités de l’usine. Il évoque ensuite les odeurs qui constituent une nuisance en cas de vent fort défavorable : elles ont les caractéristiques de dièdres grillées. Dans la nouvelle amidonnerie, des traitements sur les séchoirs dièdres ont été prévus. Un système d’oxydation des incondensables à 850’C va supprimer les odeurs.

Par rapport au bruit, qui pourra être un problème à terme, la présence de l’usine à la campagne lui permet encore de se développer. Il souligne que l’extension provoque un rapprochement des maisons aux alentours des villes, telles que Merville, Lestrem et Estaires. Cet aspect a été traité avec rigueur par l’élaboration d’un logiciel qui permet de modéliser l’impact du bruit résultant des investissements et des nouvelles installations. Il rappelle l’installation de cogénération qui avait été exposée il y a plus d’un an. Ce système devrait générer du bruit équivalent à deux réacteurs de boeing 747. La mise en place d ? investissements importants avec un capotage très efficace a entraîné une unité très peu bruyante. Il estime que les capacités en terme de réduction de bruit sont très grandes mais exigent des investissements coûteux. Le logiciel permet donc un certain compromis entre le coût et la réalisation.

- L’énergie

M. Patrick LEMAY met ensuite en relief l’aspect énergie qu’il pense très important. il rappelle la mise en place récente d’un système de cogénération qui alimente l’usine en électricité et en vapeur. De nombreuses optimisations du process ont été réalisées pour permettre de produire plus avec la même quantité d’énergie. L’objectif souhaité est identique au précédent : augmenter la capacité sans augmentation de nuisances.

En terme d’énergie, la transformation des 3 500 tonnes de maïs ne demandera pas plus d’énergie que la précédente unité de 2 150 tonnes.

- Les déchets

Concernant les déchets, il en décrit les trois types existant :

 Les déchets banals qui sont par exemple ceux retrouvés dans les villes avec une orientation vers le papier. Il précise que pour ce type de déchet l’usine possède un tri sélectif à la source avec des filières de traitement. Aujourd’hui, presque aucun déchet banal ne va en décharge.

 Les déchets spéciaux dont des tonnages faibles, en particulier les déchets de laboratoire, ont une filière bien spécifique. Les produits rencontrés peuvent être en petite quantité mais nocifs. Des tests de glucose lapirogène sont effectués sur des lapins en laboratoire afin de vérifier s’ils ne génèrent pas d’augmentation de température, Une filière traite spécialement ces lapins qui sont incinérés losqu ? ils sont morts .

 Quant au lyssol, c ? est un mélange de boues d’épuration et de supports de filtration pour les sables. Il est épandu selon les autorisations. La zone d’épandage est de 22 000 hectares sur le site. La société est le plus grand épandeur de lyssol du Nord-Pas-de-Calais à une hauteur d’environ 60 000 tonnes d’épandage par an. C’est un produit apprécié des agriculteurs car il est stabilisé à la chaux vive. Il apporte du calcium et un PH basique qui convient bien à la région par l’aspect acide des terres. Néanmoins, des pistes sont étudiées pour diminuer les quantités qui résultent du développement de l’usine. Un digesteur anaérobie va être mis en place sur les boues aérobies. Il devrait permettre de diviser par deux la quantité de boues et surtout, de mieux les stabiliser puisque l’anaérobie leur apporte une minéralisation.

- La sécurité

En matière de sécurité, le site avait un PPI et était classé SEVESO1, pour son stockage de nickel. Ce produit est le catalyseur de la réaction d’hydrogénation qui permet de fabriquer par exemple le sorbitol.
Dans la nouvelle directive SEVESO 2, l’usine ne correspond pas à un risque particulier. Elle n’est donc plus considérée comme un site à haut risque et son PPI est en cours de remplacement par un PSS (plan de secours spécifique). Celui-ci ne changera pas le fond mais le principe, les obligations étant réduites.
M. Patrick LEMAY rappelle que la sirène pour alerter les populations n’est plus obligatoire mais le PSS reste aussi sérieux. Les risques sur le site existent, en particulier, au niveau des silos de céréales ou des silos de produits finis qui peuvent exploser car leur contenant sont des produits inflammables.
A ce titre, les nouveaux arrêtés issus de la catastrophe de Bly, il y a quelques années, sont appliqués afin d’améliorer la sécurité des silos. ROQUETTE y a fait des investissements pour remettre ses silos aux normes de sécurité et elle en est satisfaite. Des études de risques qui sont en cours de finalisation montrent que les problèmes seraient exclusivement internes à l’usine et qu’il n’y aurait pas d’impact sur les populations. Les 27 000 personnes sur le site sont donc concernées et la société s’engage à veiller à ce qu’il n’y ait pas d’accident. D’autres points de sécurité sont importants tels que l’utilisation du gaz pour la cogénération par exemple ?

L’étude demandée par la DRIRE rend compte des interactions qu’il peut y avoir entre les silos et les autres ateliers. L’hydrogène est reçu par pipe de la société AIR LIQUIDE qui le fournit. Il n’y a pas de stockage mais des réacteurs sont utilisés là où la présence d’hydrogène est importante.

Suite à une interpelation d’un interlocuteur, M. Patrick LEMAY explique que le risque pour les populations est très faible, qu’a priori, il ne devrait pas y avoir de danger.

Un interlocuteur demande si la présence humaine va être intégrée à l’étude ou si on reste dans une étude de risque classique liée au processus industriel.

M. HAMEC, de la DRIRE, ignore quelles seront les mesures en vigueur après Toulouse. Jusqu’à présent les attentats étaient en compte mais la difficulté réside dans le placement des limites. Il prend alors l’exemple d’une centrale nucléaire réputé résister aux attentats et à la chute d’avions mais seulement dans une certaine limite. Les solutions aux attentats à la bombe nucléaire n’existent pas, il faut donc limiter les scénari imaginables. Néanmoins, il est nécessaire de prendre un certain nombre de précautions telles que des systèmes d’anti-intrusion, des systèmes de contrôle des entrées, ne pas mettre les unités les plus sensibles en bordure de propriété pour qu’elles soient accessibles directement. Il estime que dans une étude de dangers naturels il faut tenir compte de ces différents éléments de bon sens.

- La santé publique

M. Patrick LEMAY traite ensuite le sujet de la santé et précise qu’une étude d’impacts sur la santé des populations de l’ensemble du site est en cours. Elle sera réalisée par un sous-traitant spécialisé. D’après une étude menée par la société, l’impact du site de Lestrem sur la santé de la population est très faible. Le risque avec une amidonerie de maïs est relativement faible puisqu’il s’agit essentiellement de séparer les constituants du maïs physiquement. Le seul endroit où un produit chimique intervient est au niveau de la trempe avec le bisulfite de sodium, générateur de sodium. Des calculs d’impact réalisés montrent que les taux de 50 restent tout à fait dans les normes préconisées et il n’y a pas de problème particulier. Il rappelle la médecine du travail assure un suivi et les statistiques montrent que sur 2 790 personnes recensées, il n’y a pas de différence entre les ouvriers de chez ROQUETTE et la moyenne de la région en terme de problème de santé. Il se veut donc rassurant même s’il ne s’agit pas d’une véritable étude épidémiologique au sens propre du terme.

L’aspect logistique

M. Patrick LEMAY aborde l’aspect logistique en remarquant que Lestrem est très bien situé géographiquement, ce qui justifie le développement continu du site. En terme de matières premières, le blé est apporté, le maïs remonte du centre de la France par train complet. Lestrem est au milieu d’un bassin de consommation très important. Le Nord de la France, Paris, Londres, la Belgique, la Hollande, la Ruhr sont disponibles ainsi que les ports du Nord qui favorisent l’exportation.

Globalement, au niveau logistique, Lestrem est bien placé mais les liaisons avec les grands axes locaux posent problème. Les routes reliant le site aux grandes routes ou au canal au grand gabarit ne sont pas des liaisons directes. C’est un problème pour l’expansion de l’usine sachant que le trafic va continuer à augmenter. Il pense que le fait d’avoir basculé vers le maïs est un point positif pour les matières premières car le blé est plutôt servi par camion. L’entreprise souhaiterait se développer plus par la voie d’eau avec les péniches pour le blé mais celle-ci reste pour l’instant inexploitable. Les voies navigables de France ont entamé des démarches pour favoriser cette éventualité. Cela permettrait également d’exporter des tonnages importants de coproduits de maïs et de blé par la voie d’eau. Les péniches seraient d’un gabarit de 250 tonnes dans un premier temps qui est tout de même considérable.

Ce sont les attentes du groupe en matière d’approvisionnement en matières premières. La Lys sera utilisée pour 300 000 tonnes de produits dans un premier temps : 100 000 tonnes de coproduits pour la Belgique et la Hollande ; 200 000 tonnes de blé estimés possibles, suite à une organisation à mettre en place avec les collecteurs ; soit au total 300 000 tonnes.
Il rappelle que d’ici à la résolution de ce problème logistique, les transports se feront par camion. Le rail-route n’est pas prévu sur le site au même titre que les containers sur péniche. Il s’ensuit que pour sortir de l’usine il faudra toujours des camions. L’agrandissement de la capacité de la nouvelle amidonnerie va donc provoquer une augmentation du flux de camions.

Une nouvelle entrée a été mise en place au nord de l’usine. Elle est pour l’instant réservée au personnel qui travaille à la construction de la nouvelle amidonnerie mais servira par la suite normalement afin de séparer les flux, et à équilibrer le trafic sur les routes. Toutes ces petites actions ne sont pas fondamentales mais vont améliorer le système.

Les desiderata de ROQUETTE

M. Patrick LEMAY précise que la production de l’entreprise est continue et ne s’arrête que deux jours par an. L’expansion de son usine est freinée, par exemple, par la proximité d’un site industriel classé SEVESO 2, à 1.5 km. Le PPRI qui va se mettre en place limite l’extension en tant que zone inondable par définition.

Un interlocuteur fait remarquer que la classification de zone inondable est due au fait que la Lys passait par le centre du site et que des révisions sont en cours notamment au niveau des plans. Ceci permet de déterminer ,d’une part, si la zone d’extension au nord du site sera classé zone inondable après un remblai ; et d’autre part quelle compensation sera donnée pour que les zones d’extension soient les mêmes. Cette question est en voie de règlement.

M. Patrick LEMAY apprécie ces changements car c’est un point qui pourrait être très limitant à terme pour l’expansion de l’usine. Il évoque les problèmes récurrents de liaison logistique avec les grands axes qui ont déjà été soulevés auparavant. Il souligne que les efforts entrepris sont insuffisants : le détournement de La Gorgue, en cours de finalisation, l’axe Lestrem-Béthune, sont des points très importants pour l’entreprise mais sont encore inachevés, et seront peut-être même insuffisants à l’avenir.
Il pense que le chemin de fer serait la solution mais il faudrait entrevoir d’ores et dejà un doublement de la ligne, pour d’autres projets ou pour le transport de voyageurs. En effet, la ligne doit connaître déjà un flux plus dense avec l’augmentation de la capacité de l’amidonnerie de maïs.
Un intervenant signale que si rien n’est entrepris la voie sera totalement impropre aux transports de voyageurs car il n’y aura pas de signalisation correcte. Cette idée impliquera un gros investissement sur la ligne et toute son organisation.

M. Patrick LEMAY signale la fin de la présentation et invite au débat.

DISCUSSION

Un interlocuteur revient sur l’aspect alimentation d’eau haute surface et désire savoir si cela ne pose pas un problème en terme de fiabilisation de la source et s’il n’y avait pas d’autres origines d’alimentation en eau.

M. Patrick LEMAY estime que la Lys ne présente pas de difficulté en terme de débit puisque la quantité mise en ’uvre est rejetée à l’identique. Des problèmes potentiels existent au niveau de la quantité d’alluvions drainés par la Lys car la mise en ’uvre d’une eau chargée est délicate. Ainsi, un bassin de décantation de 10 ha a été mis en place. Il permet la classification de l’eau de la Lys et de faire une pré-épuration de façon naturelle. En terme de quantité et de qualité, l’objectif de classe 2 est en voie d’être atteint ce qui reste suffisant pour alimenter l’usine. M. Patrick LEMAY est ouvert à d’autres solutions mais signale que les eaux de nappes n’existent pas.

L’interlocuteur précise que les alluvions de la Lys ont été apportés lors des inondations et que l’objectif est de prévenir cela à pour ne pas draguer trop souvent. Un programme de lutte contre les inondations va être élaboré pour lutter contre les alluvions.

M. Patrick LEMAY reprend alors les aspects principaux de son exposé, à savoir le développement de la société à l’étranger, en Chine et aux Etats-Unis et rappelle que la société reste fidèle à la région ; l’usine de Lestrem demeure pour longtemps le fleuron de l’entreprise ROQUETTE, malgré les problèmes logistiques et les impacts environnementaux. La Lys a ses limites et la campagne peut céder la place aux populations. Le développement doit rester dans un bon système environnemental et durable. Il renouvelle que l’usine est très performante et que ce haut niveau doit être maintenu, sans oublier que l’environnement est un souci quotidien de la société.

Un interlocuteur désire savoir s’il reste des réserves foncières.

M. Patrick LEMAY répond que des terrains restent à disposition tout autour de l’usine qui occupe dejà 150 hectares. Telle superficie reste à disposition mais pas forcément répartie de façon intéressante notamment quant au rapprochement de l’usine classée SEVESO 2, qui risque de limiter son expansion.
Il précise que le site se trouve à 15 km et environ à 8 km du canal à grand gabarit. Il n’est cependant pas au même niveau que la Lys. Ceci peut engendrer quelques difficultés de liaison. Il est beaucoup plus facile d’envisager de partir vers le Nord, comme Armentières ou la Belgique par la Lys. Il affirme que les péniches rejettent beaucoup moins de O2 que les camions, d’où l’intêret de passer par le canal si la possibilité se présentait.

Un interlocuteur souhaite connaître la nature de l’augmentation du trafic.

M. Patrick LEMAY annonce qu’il sera de 15 %. Les entrées et sorties de l’usine seront réglementées et ces procédures seront gardées par la suite après la mise en place du plan vigipirate. Pour les entreprises, ce plan sera permanent.

Il apprend ensuite que des études épidémiologiques ont déjà été réalisées et que cela est un point très positif pour l’avenir de leurs études.

Finalement il remercie le public d’avoir assisté à cette commission technique et d’avoir autant participé.