Panorama de l’eau sur les arrondissement de Arras, Lens et Béthune Arras

Après la présentation du S. 3 P. I. de l’Artois, Monsieur Jean PEPIN en a rappelé les missions principales qui sont l’information et la concertation. Du partage des connaissances et de la concertation, doivent se dégager des objectifs et des propositions de mesures générales visant à l’amélioration de la gestion des ressources en eau, à la réduction des pollutions, à l’amélioration de la prévention des risques de pollutions accidentelles.

Aujourd’hui, il s’agit de la première réunion de la Commission Technique Eau. Monsieur Jean PEPIN et Monsieur Yvan DRUON proposent que chacun fasse part de ses préoccupations, de ses attentes, de ses souhaits, le but de la réunion est que les propositions d’action qui résulteront de cette concertation reçoivent l’adhésion de l’ensemble des participants.

Dans un premier temps, il est proposé que Monsieur Régis MATHIAN présente un panorama de l’eau dans l’aire géographique de compétence du S. 3 P. I. de l’Artois : les 3 arrondissements d’Arras, de Béthune, de Lens.

Cette présentation s’est articulée autour de 3 thèmes :

 ? les bassins d’alimentation, et les champs captant l’eau potable,
 ? les consommations d’eau,
 ? la qualité des cours d’eau.

1 ? Les ressources

L’Artois présente une situation contrastée en ressources d’eau souterraine :

 ? dans l’Arrageois, l’eau est abondante et de bonne qualité, la ressource est à protéger
 ? dans la région Béthunoise, au nord ouest de l’Artois, l’eau est également abondante et de bonne qualité,
 ? si l’eau est en grande quantité dans la région Lensoise, sa qualité est globalement dégradée et il existe un réel problème pour l’alimentation en eau potable.

2 ? L’eau potable

L’eau potable distribuée dans l’Artois provient de forages répartis dans l’ensemble du territoire : sur une trentaine de forages, la moitié correspondant à des prélèvements de 0,5 à 1 million de M3/an par champ captant, l’autre moitié à des prélèvements de 1 à 5 millions de M3/an par champ captant. L’Artois ? exporte ? de l’eau de la Lys en région lilloise à raison de 80 000 M3/jour.

3 ? L’évolution des quantités d’eau prélevées (en millions de mètres cubes)

De 1982 à 1997 les consommations d’eau à usage domestique (eau de nappe uniquement) ont augmenté (de 45,4 millions de M3 à 59,6 millions de M3). Mais l’on constate maintenant une stabilisation voire une diminution, la raison principale en serait l’augmentation du prix.

Dans l’Industrie, les efforts considérables réalisés et aussi les cessations d’activité ont permis une réduction importante des prélèvements d’eau.
Les prélèvements en eau de surface (en 1997 : 18,2 millions de M3), il s’agit pour l’essentiel d’eau de canal dont une partie est restituée au milieu.

Pour l’agriculture, les données disponibles montrent une augmentation des prélèvements notamment dans l’Arrageois (0,01 million de M3 en 1982 à 1,5 million de M3 en 1997) et le Béthunois (0 million de M3 en 1982 à 1,2 million en 1997).

4 ? Objectifs de qualité et qualité des cours d’eau

Les objectifs de qualité des cours d’eau correspondant principalement à des niveaux de caractéristiques physico-chimiques et de vie piscicole : la meilleure qualité d’eau correspond au niveau 1, la moindre au niveau 4.

Il est à noter que les objectifs de qualité visés sont ambitieux.

Concernant la qualité de l’eau, celle-ci fait l’objet d’un suivi périodique, 80 points sont contrôlés à raison de 12 mesures par an. Le classement d’un cours d’eau dans une catégorie est fonction du paramètre contrôlé le plus pénalisant.

A titre d’exemple pour un cours d’eau :

 ? DCO : qualité 1
 ? DBO : qualité 1
 ? Azote : qualité 2
 ? Phosphore : qualité 3

Le cours d’eau est classé de niveau 3. Il convient donc d’apprécier l’évolution de la qualité des cours d’eau sur tous les paramètres suivis.

A noter également que la présence de sédiments dans les cours d’eau peut générer des phénomènes de relargage de polluants, d’où l’intérêt de réaliser des études plus précises sur certains cours d’eau ou portions de cours d’eau.

Le débat conduit par Monsieur le Président et Monsieur le Vice-Président a dans une première partie, porté sur l’état des connaissances : dans le prolongement de la présentation qui vient d’être faite, a-t-on une connaissance complète de la qualité de l’eau ?

Ce sujet concerne tant les eaux de surface que les eaux de nappe.

Pour les eaux de surface, il est demandé que le nombre de points de contrôle, mais aussi celui des paramètres suivis, soit augmenté et que les petits cours d’eau fassent aussi l’objet d’un suivi afin d’améliorer la connaissance du milieu récepteur.

Quels sont aujourd’hui les polluants les plus importants, ceux potentiellement les plus nocifs pour l’homme, et l’environnement aquatique ? L’exemple du phosphore a été mis en exergue pour les phénomènes d’eutrophisation.

Dans la mesure où les polluants sont identifiés quelles sont les raisons de la qualité ? Les différentes sources de pollution sont elles suffisamment identifiées ?

Il a été noté à ce propos que la présence de sédiments dans le lit des cours d’eau pouvait en soi contribuer une source de pollution, d’où l’intérêt de réaliser des études exhaustives sur certains cours d’eau ou portions. Ainsi les récentes études conduites sur la rivière La Loisne ont révélé les difficultés à traiter le problème d’autant qu’il semble, qu’au plan réglementaire, la législation ne soit pas claire.

Cette question de la qualité et de l’évolution des milieux producteurs et récepteurs d’eau conduit la Commission à s’interroger sur le niveau de connaissance des différents rejets et des efforts réalisés pour améliorer leur qualité. Il serait souhaitable que le S.3 P.I. contribue à affiner la connaissance des rejets et de leurs évolutions par type d’activité, par secteurs géographiques, en fonction des milieux récepteurs.

Cette connaissance précise permettra de contribuer à la définition de nouvelles priorités d’actions.

L’aspect santé humaine a été plusieurs fois souligné :
Quels sont les effets sur la santé des différents polluants présents dans l’eau : on parle beaucoup des nitrates, qu’en est-il effectivement ’, n’y a t-il pas d’autres polluants qui pourraient être plus dangereux à des doses plus faibles ?

Cette question de la qualité de l’eau, qu’il s’agisse de celle que nous consommons ou des rejets amène la Commission Technique à s’interroger sur l’aspect Connaissances des Ressources.

Un des principaux objectifs de la Commission Technique pourrait être de connaître le plus précisément possible les quantités d’eau disponibles selon leurs différentes qualités, de contribuer à la connaissance fine de l’évolution des besoins, et ainsi concourir à l’amélioration de la gestion des ressources.

Par ailleurs, comment pourrait-on développer l’usage d’eau non potable lorsque l’emploi de celle-ci n’est pas indispensable ?

Au passage, il a été souligné par les industriels la notion de restitution d’eau au milieu : il est souhaitable de faire la distinction entre prélèvement et consommation en particulier, pour certains usages d’eau de surface (canaux, rivières).

Autre sujet de préoccupation : l’eau potable : qu’est-ce qu’une eau potable ? quelles sont les ressources et les mesures mises en ’uvre pour les protéger ?

Concernant l’épuration des eaux usées, plusieurs questions ont été soulevées :

 ? la fiabilité et les performances d’épuration qui seraient à améliorer
 ? la problématique de l’élimination des boues issues de l’épuration : avantages et inconvénients ’
 ? quelles sont les limites de l’épandage, quels sont les suivis mis en ’uvre ?

En matière d’études à réaliser sur les différents sujets afin d’améliorer la connaissance, il a été souligné qu’il ne fallait pas refaire des études mais dans un premier temps, rassembler, grâce à la contribution de chacun, les informations qui existent.

Monsieur le Président et Monsieur le Vice-Président ont également rappelé que le S. 3 P.I., a vocation à agir en partenariat et en complémentarité avec les différentes structures, il est d’ailleurs souhaitable que soient portées à connaissance les missions des multiples acteurs intervenant dans ce domaine.

Concernant l’information du grand public, il est demandé que le S. 3 P.I. soit un porteur de messages simples visant à l’amélioration du comportement du citoyen ; d’autre part, il est également souligné l’intérêt de mettre en place un centre de documentation et d’information du public dont les missions premières seraient la collecte des données disponibles et la réalisation de recueils.

L’ensemble des premières propositions d’actions et d’objectifs pour la Commission Technique est repris dans le tableau joint en annexe au présent compte-rendu.

Pour conclure la réunion, Monsieur le Président a noté qu’aujourd’hui, c’est un Groupe de Travail qui s’est réuni avec mission de proposer des objectifs et des actions à mettre en ’uvre par la Commission Technique Eau du S. 3 P. I. ; il a souligné la richesse du débat, lequel a été constructif et s’est déroulé dans la sérénité.
La prochaine réunion se déroulera en automne, elle sera élargie à d’autres participants, en particulier les médias qui sont aussi des partenaires du S. 3 P.I.

Comptes-rendus