Visite de l’usine Cray Valley Cray Valley

APPROBATION DES COMPTES-RENDUS DES PRECEDENTES REUNIONS

M. Jacques PATRIS, Vice-Président de la Commission Technique Air et Conseiller Municipal d’ARRAS accueille le public. Il précise qu’il présidera cette réunion jusqu’à l’arrivée de M. Jean-Pierre CORBISEZ.
Il remercie ensuite la société CRAY VALLEY de recevoir la commission et de lui dévoiler ses nouveaux procédés.
Il espère que la discussion, qui suivra la présentation, sera riche.

M. Jacques PATRIS donne ensuite la parole à M. Guillaume PANIE pour présenter ses nouvelles fonctions.
M. Guillaume PANIE indique qu’il succède à Marc CHEVREL, chef de la Division Environnement de la DRIRE Nord-Pas-de-Calais, ainsi que Secrétaire Adjoint du S3PI de l’Artois.

Suite à l’approbation des trois comptes rendus, M. Jacques PATRIS précise l’organisation de la réunion :
 Exposé théorique
 Visite du site.

M. François COLIN, Directeur de l’usine CRAY VALLEY, indique qu’il dirige l’usine depuis fin 1994. Il rappelle qu’il sera appelé à de nouvelles fonctions et quittera la région pour évoluer à Paris-la Défense. Il présente son successeur M. Pierre EVRARD.

M. Pierre EVRARD le remercie et déclare qu’il est actuellement le Directeur de CECA à Feuchy, poste qu’il occupe depuis presque dix ans et qu’il est également Vice Président de la Commission Risques du S.3 P. I.
Il souligne qu’il prend progressivement connaissance des dossiers de CRAY VALLEY, en particulier le dossier COV/Benzène du site Drocourt.
Il donne ensuite la parole à M. Luc BITOUN, pour présenter l’établissement de DROCOURT.

M. Luc BITOUN, Responsable des Ressources Humaines du site, présente le programme de la réunion : projection d’un film présentant les activités du site, puis une brève présentation du site et détail de la politique de sécurité et d’environnement sur le site par M. Jacques GELLI, Responsable Maintenance Sécurité Environnement.
M. François MEURIN, Responsable Réglementation Générale/ Process présentera plus particulièrement les COV.

M. Luc BITOUN précise que le film qui sera diffusé, a été réalisé pour la visite du président de TOTAL FINA ELF sur le site, lors du comité de groupe, deux ans et demi auparavant. Il signale que, si les chiffres méritent d’être réactualisés, le film reflète néanmoins la politique du groupe.

Présentation du site de CRAY-VALLEY

Projection d’un film

CRAY VALLEY est un des leaders mondiaux dans la production de résines polyester insaturées. L’usine de DROCOURT dans le PAS-DE-CALAIS est le site le plus important pour la production de résines. Les investissements consacrés à l’amélioration des moyens techniques et les efforts soutenus des salariés de CRAY VALLEY DROCOURT ont permis en quatre ans d’augmenter la productivité de plus de 30%.

Le site comprend trois ateliers de production très performants. Il a fallu, pour parvenir à de tels objectifs, que l’anhydride maléique, un des produits de base de résine polyester, soit l’objet permanent d’entretien, de rénovation et d’amélioration des procédés. L’atelier de production de résines polyester insaturé est automatisé et dispose de capacités de stockage importantes.
La productivité est capable de répondre rapidement et dans les meilleures conditions pour satisfaire le client. L’atelier de moulage fabrique des semi-produits issus du mélange de résines polyester avec des charges minérales et des fibres de verre.
Le centre technique recouvre deux laboratoires dont l’un de recherche et de développement, l’autre d’assistance clientèle. En aval, le laboratoire de contrôle qualité au sein des ateliers de production complète le dispositif. Trois axes sont primordiaux pour CRAY VALLEY : la qualité produit, la sécurité et le respect de l’environnement.

Le site de DROCOURT a la volonté de préserver les ressources naturelles, ce qui conduit au recyclage de 80% de l’énergie utilisée, d’une économie de 30% de l’eau consommée et d’une division par quatre des pertes de matières. La formation du personnel à la sécurité est une préoccupation constante. Les contrôles internes et externes sont effectués avec la plus grande rigueur. Tout est automatisé, le système de remplissage évite tout débordement, les circuits des fluides sont séparés, la pesée automatique, l’identification et la fiche de sécurité sont mises en évidence.

La vigilance et le professionnalisme sont de rigueur. Les branchements sécurisés, les masques de protection sécurisent les opérations. Le fait d’être classé SEVESO oblige à être prêt pour toute éventualité, c’est pourquoi deux plans sont élaborés pour réagir à tout sinistre.

Les pompiers de DROCOURT disposent de voyants fixes. Un maillage de deux réseaux couvre le site ; des voyants mobiles et un camion incendie s’ajoutent à cette liste.
Au total, 70 pompiers sont formés pour résister aux feux les plus intenses. Cette vigilance a permis 2500 jours de travail sans accident de travail. Le site SEVESO de DROCOURT conduit deux fois par an des exercices techniques pour ses salariés et les riverains. Des missions d’information sont effectuées auprès de la population et le site a réduit ses déchets de près de 35% en quatre ans.
Les productions de l’usine CRAY VALLEY font partie intégrante de la vie quotidienne. Les applications vont de l’automobile, le transport, le nautisme, bâtiment ou matériel électrique et l’électroménager. L’amélioration du service client est une préoccupation de tout premier ordre ; le nombre de réclamations a été divisé par deux en quatre ans.
L’objectif de CRAY VALLEY DROCOURT est de produire mieux en respectant l’environnement, dans la transparence des actes.

M. Luc BITOUN complète la présentation en indiquant que le site est une plate-forme d’une cinquantaine d’années. A l’origine, le site a été créé pour ’uvrer pour toute la région.
 ? En 1956, la production de résines polyester commence avec la création d’un premier atelier.
 ? En 1954, création de l’atelier maléique qui sert à la production de résines polyester.
 ? des changements divers et variés en fonction des modifications juridiques sont survenus
 ? En 1972, démarrage de l’activité liée aux composites.
 ? En 1988, création de la chimie fine.
 ? La division résine est créée en 1991.
 ? En 1998 est la date d’une importante modernisation de l’atelier maléique
 ? En septembre 2000, mise en place de l’unité de traitement des COV de l’atelier.
Actuellement, il rappelle que CRAY VALLEY est la division résines faisant partie d’ATOFINA ; elle concerne 4000 personnes dans le monde avec plusieurs unités en Europe et aux Etats-Unis. En France, la plate-forme la plus importante est construite sur une vingtaine d’hectares environ.
Il évoque les activités énoncées dans le film telles que la production d’anhydride maléique et la fabrication de résines polyester. Il signale que la production d’anhydride maléique atteint les 15 000 tonnes par an et 55 000 tonnes par an pour les résines polyester.
La société fabrique également des résines phénoliques au rythme de 3 500 tonnes par an mais aussi des produits de moulages des matériaux composites à hauteur de 4 400 tonnes par an. S’y ajoutent les activités de recherches et de développement au travers du laboratoire présent sur le site et le laboratoire d’assistance avec les bureaux commerciaux.
La comptabilité et une partie des services informatiques se situent sur le site, particularité de l’usine de DROCOURT.

Procédés de fabrication de l’anhydride maléique à partir de benzène et d’air :
les 15 000 tonnes d’anhydride maléique par an servent pour produire les résines de polyester, le reste est vendu à des usines en Europe essentiellement, en Angleterre et en Espagne.
Les produits de moulage sont issus du mélange de résines polyester avec des charges minérales et des fibres de verre.
Il signale que la société compte 217 employés ; 90 salariés ont un régime posté, le reste du personnel travaille le jour.

Il annonce les grands axes de progrès et d’amélioration : la sécurité, la qualité et l’environnement.
Il constate que le nombre de réclamations a sensiblement baissé depuis quelques années. Depuis cinq ans, 50 % des investissements ont été réalisés pour l’environnement. Cette année, 3,5 millions de francs ont été consacrés à la sécurité et l’hygiène et 2,6 millions de francs pour l’environnement.
Il compte sur ce mouvement pour poursuivre les améliorations, cela constitue une priorité.
Il passe ensuite la parole à M. Jacques GELLI pour présenter la sécurité et l’environnement sur le site.

Sécurité et Environnement sur le site de CRAY-VALLEY

M. Jacques GELLI Sté Cray Valley

M. Jacques GELLI signale que CRAY VALLEY est une installation classée site SEVESO.
Depuis quatre ans, des démarches pour la mise en place de systèmes de management de la sécurité et de l’environnement ont été entreprises, imposées par le comité environnement sécurité du groupe. Il leur est conseillé de mettre en place ces systèmes de management afin de veiller au progrès continu. Le système ISO 14 001 a été choisi.
Un état des lieux, à travers une analyse environnementale, a été effectué et a permis de définir l’ensemble des aspects environnementaux.
Il souligne que les aspects environnementaux les plus significatifs ont été étudiés sur tous les secteurs du site. A partir d’une grille de critères, un programme d’actions a été déclaré nécessaire. Avec le comité de pilotage dirigé par le directeur du site, une politique environnementale a été envisagée. Il précise que, sur la brochure distribuée, quelques-uns de ces objectifs sont énoncés : la prévention de la pollution passant par la diminution des rejets atmosphériques, par exemple.

M. Jacques GELLI évoque l’outil qui sera utilisé pour engager toute la démarche à savoir la norme ISO 14 001. Les objectifs possibles et les cibles qui pourront être atteintes ont été extraits de la politique environnementale mise en place. L’aspect documentaire qui existait déjà sur le site a été ainsi très renforcé ; une maîtrise documentaire est mise à jour en fonction des nouvelles réglementations. Le personnel a été sensibilisé ainsi que tous les prestataires de services du site. Une formation annuelle est effective depuis déjà dix ans sur les progrès nécessaires pour la sécurité (prévention des accidents de travail et mesures environnementales).
La société CRAY VALLEY n’a pas eu d’accident de travail notable depuis dix ans ; ce qui est exceptionnel pour ce type d’industrie.
M. Jacques GELLI remarque que la maîtrise opérationnelle est beaucoup plus efficace que quatre ans auparavant. Il note que chaque année un entraînement sur la sécurité est effectué afin de mieux respecter les engagements en matière d’environnement. Les enregistrements d’émanations gazeuses et les informations concernant la sécurité des équipements ont été mis à jour. Un système permettant de mesurer l’efficacité de réussite des objectifs fixés a été élaboré en vue de définir des préconisations.

La société a obtenu la norme ISO 14 001 en mai 2001. Il ajoute qu’en avril 2002 la société passera un certificat.

Réduction des émissions sur le site de CRAY-VALLEY

M. François MEURIN Sté Cray Valley

M. François MEURIN présente les réalisations au niveau de l’atelier maléique pour traiter les rejets de benzène à la sortie de cet atelier.
Il rappelle de rappeler brièvement l’historique de l’atelier :
 ? construit en 1971 avec deux réacteurs de 4 500 tonnes par an
 ? modifié en 1980 pour porter la capacité à 10 000 tonnes par an et remplacement des deux réacteurs.
 ? En 1985, 12 000 tonnes par an pour l’amélioration des procédés
 ? de 1998 à 2001, la fabrication des maléiques a été pérennisée sur le site de DROCOURT. L’atelier a été mis en conformité et la capacité est passée à 14 000 tonnes par an ;

La situation des rejets au niveau de l’atelier maléique avant l’installation de l’unité de traitement de COV était de 350 tonnes en 1997, 358 en 1998, 655 tonnes en 1999, 538 tonnes en 2000. La réduction en 2000 s’explique par la mise en place de l’unité.
Depuis le 1er janvier 2001, 0,45 tonnes de benzène ont été rejetées, soit environ 0,7 tonnes sur l’année, avec une limite préfectorale de 2,2 tonnes rejetées.
La situation est donc favorable, au vu de cette hypothèse de consommation très inférieure à la limite.

Le 2 février 1998, un arrêté ministériel est venu compléter la réglementation. De nouvelles valeurs limites de rejets ont été fixées :
 ? pour le monoxyde de carbone, la concentration maximale en sortie de l’installation est fixée par un arrêté préfectoral,
 ? pour l’oxyde d’azote, si le flux est supérieur à 25 kg/h, la concentration maximale est de 500 mg/ m3
 ? pour les COV, si le flux excède 2 kg/h, la concentration maximale est de 150 mg/m3,
 ? pour les substances cancérigènes reprises à l’annexe IV de l’arrêté, dont fait partie le benzène, la concentration maximale est fixée par un arrêté préfectoral.
Cray Valley se trouve dans ce cas. Un arrêté préfectoral doit donc fixer la concentration maximale de benzène rejeté par l’installation.
Dans le cadre de mise en place de l’unité de traitement des COV en 2000, un arrêté préfectoral a fixé à Cray Valley les valeurs de rejets atmosphériques suivants :
 ? benzène : concentration horaire maximale de 5 mg/m3
 ? COV : concentration horaire maximale de 20 mg/m3
 ? NO : concentration horaire maximale de 500 g/m3

M. François MEURIN rappelle que le débit de gaz rejeté par l’unité de traitement COV est de 30 000 m3/h, ce qui donne un flux maximal de benzène de 6 kg/jour. En cours d’étude, la réglementation européenne a évolué notamment avec une directive du 11 mars 1995, relative à la réduction des émissions des composés organiques volatiles et à l’utilisation de solvants organiques.
Les valeurs de l’arrêté ont été communiquées et ont pu être intégrées dans le projet. Ce projet prévoyait une valeur de rejet de benzène de 2 mg/m3, Cray Valley a donc imposé aux fournisseurs la réalisation d’une installation rejetant une concentration de benzène inférieure à 2mg/Nm3. Cette valeur de concentration devra être atteinte en application de la directive européenne, en 2005

Pour traiter le plus efficacement les rejets de benzène, une étude technico-économique a été réalisée, et confiée à INERIS. Il évoque quelques points traités par l’étude : les traitements biologiques, l’absorption des COV à la vapeur, l’oxydation catalytique.
L’INERIS recommande d’utiliser, soit une incinération technique générative, soit une oxydation catalytique. Le choix s’est porté sur une oxydation catalytique car il était le plus adapter au process de fabrication se trouvant en amont.
La Loi sur l’Air de 1996 fixe des valeurs limites de concentration pour certains composants dans l’air ambiant. Pour le benzène, l’objectif de qualité est de 2 ’g/m3. Une directive européenne a aussi fixé des valeurs limites pour le benzène à raison 5 ’g/m3 en 2010 sachant que cette valeur est fixée à 10 ’g/m3 en 2000.

M. François MEURIN précise que pour les oxydes d’azote l’objectif de qualité est de 50 ’g/m3, la valeur limite est de 200 ’g/m3 et le seuil d’alerte est placé à 400 ’g/m3. Pour le CO l’objectif de qualité est de 10 ’g/m3. Pour le benzène l’objectif de qualité est de 2 ’g/m3 et la valeur limite de 5 ’g/m3.

L’INERIS a réalisé une modélisation des émissions atmosphériques afin de définir la hauteur de la cheminée à partir de laquelle la concentration en benzène aura une valeur inférieure à 1 ’g/m3, inférieure à 8 ’g/m3 en monoxyde de carbone, et inférieure à 50 ’g/m3 pour les oxydes d’azote.
Les résultats de l’étude ont défini une hauteur de cheminée de 25 m, soit un impact de benzène de 0,7 ’g/m3 à une distance de 250 m, une concentration en NOx de 3,4 ’g/m3, et en CO de 1,6 ’g/m3
Ces résultats ont été obtenus pour un vent de 2 m/s, ce qui représente les conditions maximales de la simulation de l’INERIS.

M. Etienne WARKOCZ, Association Chlorophylle Environnement, voudrait connaître l’ensemble des résultats des études menées par l’AREMARTOIS car il pense que, sur le secteur de Billy-Montigny, les limites de rejets peuvent être dépassées. M. François COLIN rappelle que tous ces chiffres concernant le site de Drocourt lui ont été donnés et que les données sont établies par des experts.
Il souligne alors la difficulté pour obtenir de telles mesures. Il rappelle ensuite l’objectif de 2 ’g/m3 que la société s’impose alors que la loi n’impose qu’une limite de 5 à 10 ’g/m3. Quelle que soit la volonté européenne il affirme que le chiffre actuel de la société se situe à hauteur de 0,7 ’g/m3 soit environ trois fois moins que l’objectif de qualité qui est donné pour les neuf prochaines années.

Ces mesures sont vérifiées par les inspecteurs. A ce titre la DRIRE a autorité de pénétrer en permanence sur le site, de vérifier les installations et de prendre des mesures. Il rappelle ensuite que l’air contient également des rejets dus au chauffage, aux voitures etc et CRAY VALLEY n’est pas la seule responsable.
Les mesures sont effectuées par l’AREMARTOIS. Dans l’hypothèse que la société CRAY VALLEY se place au taux le plus bas possible pour ne pas dépasser les valeurs limites totales, l’origine des autres rejets n’est pas déterminée.
Chaque industrie doit déterminer elle-même ses rejets.

Mme Claudine LEFEBVRE, Association Chlorophylle Environnement, interroge M. François COLIN. Elle souligne que, depuis environ trois semaines, des odeurs nauséabondes sont perçues aux environs du site, dans la journée et même la nuit. Elle désire savoir si une défaillance de la nouvelle installation peut en être à l’origine.
M. François COLIN signale que les rejets de maléique entraînent une odeur de ? vinaigre pourri ’, l’installation traite les monoxydes de carbone et donc aucune odeur n’est laissée en suspens, il n’existe pas de dysfonctionnement qui pourrait être à l’origine de ces odeurs.
En cas d’éventuel de dysfonctionnement, la production serait réduite pour respecter la loi. Néanmoins, il précise que d’autres produits sont manipulés et peuvent générer des odeurs, mais cela ne concerne plus l’atelier maléique. Un autre programme, s’appuyant sur l’opération qui vient d’être réalisée, sera établi pour agir sur tous les autres ateliers, dans le but de régler ce type de problème.
Un projet est en étude pour une réalisation en 2003/2004 dont le budget se situe à hauteur de vingt millions de francs. Il affirme que la vitesse du vent ainsi que son intensité seront mesurées afin, qu’en cas de conditions extrêmes, il n’y ait pas d’odeurs. Il invite Mme Claudine LEFEBVRE à lui communiquer les dates et horaires, au cours desquels elle a perçu des odeurs.
Mme Blanche CASTELAIN, Association Nord Nature, désire des précisions sur le chiffre annoncé de 538 tonnes en l’an 2000 qui, comparé à celui de 0,45 tonnes depuis le 1er janvier 2001, semble indiquer un laisser-aller ou un manque d’efforts.
M. François COLIN précise que ces chiffres étaient dus au manque d’installations pour traiter les gaz sur le site, jusqu’au 26 septembre 2000.
Cinq ans d’études et d’investissements ont été nécessaires pour tenir cet engagement, il préfère prendre conscience de l’effort et des résultats présents plutôt que de revenir sur la situation passée. La société a réussi à trouver un fournisseur qui a mis au point le procédé, il s’agit d’une première mondiale.
Le risque était grand, des subventions ont été allouées et le résultat actuel peut être un exemple pour toutes les autres industries. Les chiffres antérieurs reflètent le manque de ce type d’installation qui reste l’unique modèle à ce jour.

M. François COLIN conteste les reproches des associations. Le document informatif, reçu par les riverains, prévenait du rejet de benzène. Ces rejets ont toujours été déclarés dans les règles, notamment à la DRIRE, et les modifications à ce sujet ont toujours été annoncées, sollicitant la patience des citoyens.

Suite à la question de Mme Sonia STOJKOWSKA, Association Chlorophylle Environnement, sur la définition des prestataires, M. François COLIN répond que le terme ? prestataires ? concerne toutes les personnes qui travaillent à l’intérieur du site. Mme Sonia STOJKOWSKA considère que la société ne prend absolument pas en compte la présence de la population locale. Elle engage alors le maire de Drocourt à la renseigner sur le rejet de benzène, composé cancérigène, ainsi que l’ensemble de la population et d’être transparent.
M. François COLIN précise que la sensibilisation concerne la totalité du personnel afin que les rejets soient les plus faibles possibles.
Concernant le projet, il était nécessaire que toute personne, qui travaille sur le site de Drocourt, agisse pour la sécurité et l’environnement.
M. Jacques PATRIS souhaite que l’AREMARTOIS intervienne au niveau de l’environnement de l’usine et des autres polluants.
Mme Caroline DOUGET, Directrice de l’AREMARTOIS, confirme que trois séries de mesures de benzène depuis 2000 ont été effectuées sur le site de Drocourt et des communes environnantes.
La première série de mesures s’est déroulée en avril et mai 2000, avant la mise en place du système de traitement des rejets, et les résultats ont montré de fortes concentrations de benzène autour des sites industriels situés à Drocourt.
Suite à cette série de mesure, le Préfet du Pas-de-Calais a demandé à l’AREMARTOIS de renouveler les mesures.
Une deuxième étude a donc été lancée en novembre et décembre 2000, date de la mise en place du dispositif de traitement : 4 semaines ont été nécessaires.
Pendant la première semaine, le système ne fonctionnait pas complètement ; les trois semaines suivantes de mesures, il fonctionnait. Les résultats ont montré des concentrations assez élevées la première semaine, et nettement plus faibles les autres semaines.
En juin et juillet 2001, une troisième campagne a enregistré des niveaux plus faibles la première semaine, les résultats pour les autres semaines de mesures sont en cours d’analyse.
Mme Caroline DOUGET signale que les études ont montré une nette diminution des rejets de benzène, et qu’il existe néanmoins encore quelques problèmes sur la zone, puisque certaines valeurs à 5 ’g par mètre cube ont encore été enregistrées.
Dans la mesure où les deux industries du secteur sont voisines, l’origine exacte des rejets n’est pas déterminée. Néanmoins, une nette différence est apparue lors de la mise en place de l’unité de traitement de CRAY VALLEY, ce qui prouve l’efficacité de l’unité.

M. Bernard CZERWINSKI, Maire de Drocourt, rappelle que la sensibilisation est importante notamment sur les rejets mais aussi sur les risques industriels car CRAY VALLEY est un site classé SEVESO. Il précise qu’une plaquette est en cours de distribution. Il signale qu’en tant qu’enseignant il déplore qu’il n’y ait aucune formation au niveau de l’éducation nationale pour le personnel concernant les risques industriels malgré la démarche des enseignants. Au niveau des risques industriels, il est évident que les membres de l’éducation nationale doivent être informés. Sur la plaquette informative qui reprend les sites SEVESO, 15 industriels se sont donc regroupés au sein du S. 3 P. I. de l’Artois pour cette opération d’information. CRAY VALLEY fait partie de ces 15 sites.
Environ 70 000 foyers ont reçu cette plaquette explicative. Les périmètres de diffusion de la plaquette ont été définis en collaboration étroite avec les maires. Ils ont en effet été consultés pour la distribution, à savoir si celle-ci devait être effectuée au-delà du périmètre minimal.
Concernant les enfants, une action sera engagée au niveau de l’éducation nationale et à terme des interventions auront lieu dans les écoles pour sensibiliser les élèves et les enseignants sur les risques industriels.
M. Etienne WARKOCZ pense que tous les ans une démarche similaire devra être obligatoire dans les écoles, en considération des mutations du personnel et des enfants.
M. François VANDENBON, Responsable du S. 3 P. I. de l’Artois, lui indique que tous les établissements à regroupements de personnes sont concernés. Les enfants doivent être informés sur le long terme et cela nécessite des moyens humains et financiers. Le budget de cette campagne s’élève à 1 million de francs avec une forte participation du Ministère de l’Environnement et des entreprises. D’un point de vue uniquement réglementaire, l’information au niveau des ces établissements doit être renouvelée tous les 5 ans. Le contenu précis n’est pas indiqué précisément par la réglementation, ce qui prouve que cette démarche va au-delà des exigences et s’inscrit dans une volonté collective d’information. Il propose alors de poursuivre la projection du film.

Le film aborde le respect des réglementations.
Les installations pour réduire les rejets de COV sont construites avec l’objectif de respecter la valeur limite de 5 ’g par mètre cube.
Ces installations ont un procédé comparable au pot d’échappement catalytique sur une voiture. Le catalyseur permet de brûler entièrement la matière organique en COV, en sortie de cheminée se trouve essentiellement du CO2. Les résultats vont au-delà des espérances puisque le règlement oblige un rejet inférieur à 2 ’g par mètre cube et les rejets actuels sont bien inférieurs.

M. Jacques PATRIS souhaite revenir sur la comparaison avec un pot catalytique de voiture lui semble un peu limitée, car l’investissement n’est pour lui pas comparable.
M. François COLIN précise que le catalyseur est prévu pour être changé tous les 3 ans, ce qui provoquera un arrêt important d’entretien de cette unité et l’achat du catalyseur coûte plusieurs millions de francs.
Lorsque la décision a été prise, M. François COLIN déclare que le coût était de 17 millions de francs mais que le coût global est de 35 millions de francs. Les aides officielles sont par exemple celle de l’ADEME à hauteur de 25% soit 4,5 millions de francs. Il souhaite rassurer les gens au niveau de l’émission de benzène en rappelant que l’unité de la concentration exprimée est le microgramme alors que pour les autres c’est le gramme. Le benzène est cancérigène mais la transparence envers la population ne signifie pas que les rejets soient dangereux.
Mme Sonia STOJKOWSKA souhaite être prévenue sur les risques encourus avec ce type de rejets. Elle signale que CRAY VALLEY n’est pas la seule responsable, tout le bassin minier est concerné. Elle reconnaît que les efforts supplémentaires consentis par la société vont dans le sens des attentes des citoyens.

M. François COLIN rappelle que les limites que s’est fixées la société sont bien inférieures à celle de la réglementation et que cela est un effort environnemental important de sorte à satisfaire les citoyens. Le délai a pu paraître long mais il fallait les moyens nécessaires à l’élaboration de cette nouvelle installation qui tient toutes ses promesses. Il précise également que le périmètre PPI du site est de 1 000 mètres.

M. François MEURIN précise qu’en application de la norme ISO 14001 un programme d’amélioration au niveau de l’environnement sur 3 ans a été effectué et comprend le bruit, les odeurs, l’eau, l’air, de sorte à renouveler en permanence l’engagement environnemental qui est pris au sein de la société.

M. François COLIN invite les membres de la commission à visiter l’installation. Il précise que la visite se déroulera dans l’unité de traitement elle-même, les rejets de la cheminée sont connus et enregistrés en permanence. Des casques et paires de lunettes sont mis à l’attention des membres de la commission, pour des raisons de sécurité.

Comptes-rendus