Visite de la Sté ROQUETTE Lestrem

PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT ROQUETTE

M. Marc VILLAIN Directeur industriel du Groupe et de l’établissement ROQUETTE

M. Jean PEPIN, Président de la Commission Technique EAU et Directeur de la Société INGREDIA, remercie les participants pour leur présence, ainsi que l’Entreprise ROQUETTE de recevoir le S. 3 P .I. de l’Artois. Il rappelle que la réunion est consacrée à la consommation, la potabilisation et au traitement des eaux.

Il présente ensuite l’ordre du jour :

 La présentation de l’établissement ROQUETTE par M. Marc VILLAIN,
 La politique de prévention, de traitement et de réduction des rejets par M. Patrick LEMAY,
 Les unités de potabilisation et de traitement des eaux usées par M. Rémy ROQUETTE.

M. Marc VILLAIN, Directeur industriel du Groupe et de l’établissement ROQUETTE, se réjouit de montrer une grande unité de l’agro-industrie, de présenter les questions qui se posent à elle en terme d’acceptabilité dans son environnement et comment elle les résout. Il convient en effet de rendre supportable l’impact d’une activité sur l’environnement et sur le long terme. Elle doit s’intégrer dans une philosophie et une politique d’environnement qui guident l’Entreprise ROQUETTE.

M. Marc VILLAIN constate que l’Entreprise ROQUETTE doit communiquer davantage pour être mieux acceptée, une raison qui a conduit à présenter aujourd’hui la réalisation faite sur le site pour démystifier un certain nombre de ses activités.

Il rappelle que le groupe ROQUETTE, d’une envergure internationale comprend 13 unités de production à travers le monde, dont 9 en Europe, 2 aux Etats-Unis, et 2 récemment acquises en Asie.

M. Marc VILLAIN indique que la société transforme 5,5 millions de tonnes/an de matières premières composées de céréales, principalement maïs et blé, ainsi que des pommes de terre pour les unités françaises de Vic et de Vecquemont.

Il précise que le chiffre d’affaires consolidé de la société est de 2 milliards d’Euros pour l’ensemble des activités à travers le monde.

Il présente ensuite la station d’épuration où aura lieu la visite. Il signale que, compte tenu de l’extension de l’usine, ils ont été amenés à détourner la Lys.

M. Marc VILLAIN précise que l’Entreprise ROQUETTE est présente commercialement dans le monde. Elle vend dans 90 pays en Europe, en Amérique du nord, en Amérique du sud, en Asie dans la zone Chine-Japon, et un peu en Afrique.

A partir de la céréale, ROQUETTE fabrique environ 650 produits différents pour des destinations très variées dans l’industrie. Les produits fabriqués sont divers. Ils sont surtout entre-autres utilisés dans l’alimentation humaine : chocolat, biscuit, conserve, boisson en tant que sirop de glucose, ainsi que produits résultant d’hydrogénation.

M. Marc VILLAIN ajoute que la grande spécialité de l’Entreprise ROQUETTE, résultat du développement entrepris dans les années 55-60, est tout ce qui est polyols. Ce sont des sucres hydrogénés qui ont des caractéristiques particulières et sont destinés à un certain nombre d’applications. C’est l’exploitation de la politique des spécialités a permis au groupe de se développer.

M. Marc VILLAIN indique une autre application : l’incorporation de produits à base d’amidon dans la fabrication ou le couchage de la feuille de papier ; l’étape de finition, permettant l’obtention de caractéristiques connues dans l’impression. L’application pharmaceutique ou cosmétologique est très importante aussi pour la société. Elle fabrique aujourd’hui du dextrose injectable et des produits inscrits dans la composition pharmaceutique, ceci contribue à la notoriété du groupe en pharmacie.

M. Marc VILLAIN mentionne la diversité des autres applications : colle pour les cartons ondulés et les produits de lissage des carreaux de plâtre.

L’Entreprise ROQUETTE utilise l’amidon de la plante, mais extrait également les produits servant à l’alimentation animale tels que les sons, les drêches de maïs.

M. Marc VILLAIN indique que le groupe ROQUETTE se caractérise par le sérieux et le soin apporté à sa fabrication. C’est la raison pour laquelle la société a pour tradition de ne pas ouvrir facilement ses portes. M. Marc VILLAIN félicite donc les participants présents à cette rare occasion.

POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT

M. Patrick LEMAY Directeur Environnement du groupe ROQUETTE

M. Patrick LEMAY, Directeur Environnement du groupe ROQUETTE, rappelle que l’eau est une ressource prioritaire. Il espère que, par son exposé, les participants comprendront que les actions du groupe sont orientées dans ce sens.

M. Patrick LEMAY indique que son exposé sera articulé en deux parties : l’eau ressource et le traitement des eaux usées.

*L’eau ressource : les différentes applications de la mise en ’uvre de l’eau :

M. Patrick LEMAY rappelle que la quantité de l’eau de nappe est très faible dans la région. Elle est présente en très grande profondeur : 110-120 m avec très peu de débit. Elle ne présente pas d’intérêt pour ROQUETTE. En revanche, la rivière Lys dont le débit est relativement intéressant, constitue sa seule source d’approvisionnement pour répondre à ses besoins.

M .Patrick LEMAY précise que l’établissement ROQUETTE a besoin de 32 000 m3/jour de mise en ’uvre d’eau. Il insiste sur le terme de ? mise en ’uvre ? et non pas de consommation d’eau. Il justifie cette quantité d’eau utilisée par la quantité de céréales traitée par jour, soit
5 000 Tonnes. Cette eau est utilisée pour séparer, purifier, laver les différents produits. En fait, l’entreprise a besoin d’eau en quantité et en qualité. M. Patrick LEMAY déclare que l’entreprise fabrique de la vapeur à partir de cette eau et réalise un appoint des tours de réfrigération.

Il souligne que les besoins sont importants. Il était nécessaire de maîtriser ces quantités pour différentes raisons : administrative, économique etc ?

L’entreprise a décidé d’optimiser ses mises en ’uvres d’eau :

Pour l’eau de refroidissement des circuits :

La plus facile à optimiser techniquement avec la mise en place de tours atmosphériques. Ces installations coûteuses, a contrario, sont génératrices, par exemple, de bruits lorsqu’elles sont mal conçues. M. Patrick LEMAY constate que l’amélioration d’un élément de l’environnement peut entraîner d’autres problèmes si on n’y prend garde.

L’entreprise ROQUETTE a donc recouru à des tours atmosphériques pour le refroidissement des circuits, et également mis en ’uvre une politique de recyclage en production. Cependant, l’entreprise ROQUETTE fabrique des produits pour l’industrie alimentaire ou pour l’industrie pharmaceutique. Elle ne peut donc pas recycler n’importe quelle eau à n’importe quel endroit.

Pour illustrer ce qu’il vient de se dire, M. Patrick LEMAY indique l’évolution de la mise en ’uvre d’eau en m3/heure au niveau de l’usine. Cette mise en ’uvre a nettement baissé depuis 1985 grâce aux différents aménagements réalisés : en particulier, le débit de recyclage des tours de réfrigération dont il a parlé auparavant. Il indique que, sans ces aménagements, ROQUETTE serait amené à pomper beaucoup plus dans la lys.

M. Patrick LEMAY signale que les besoins en eau par tonne de céréales avaient été divisés par 4 entre 1985-2000.

M. Patrick LEMAY indique que récemment, l’entreprise ROQUETTE a réalisé un investissement de 5 millions d’Euros afin de répondre aux exigences de leurs clients. L’entreprise ROQUETTE avait une eau reconnue utilisable en industrie alimentaire et voulait garantir une potabilité permanente.

* Le traitement des eaux usées : l’eau usée, épurée et rejetée dans le milieu naturel.

M. Patrick LEMAY souligne que l’eau mise en ’uvre n’est pas consommée. Les 32 000 m3/jour qui rentrent dans l’usine ressortent au niveau de la Lys avec un seul et unique rejet. ROQUETTE a détourné la Lys en 1995 surtout pour maîtriser les rejets vers la rivière.

L’entreprise a voulu une usine en rétention totale avec un seul rejet, beaucoup plus facile à maîtriser que cinq ou six rejets.

M. Patrick LEMAY rappelle que l’usine met en ’uvre beaucoup d’eaux, de céréales, et indique que la pollution traitée au niveau de l’usine est liée à la quantité des matières premières mise en ’uvre : 5 000 Tonnes/jour. Si elle n’a pas à gérer de problèmes de toxiques ou de métaux lourds, en revanche, se pose la question de la DCO, essentiellement de la DBO issue des matières premières végétales. M. Patrick LEMAY ajoute que la norme de pollution ajoutée est de 3,5 Tonnes/jour.

Afin de maîtriser ce rejet de DCO, en particulier la DBO, l’entreprise ROQUETTE :

 A travaillé en amont en mettant en place des technologies les plus propres qui puissent exister,
 Travaille en amont dans le suivi de la production, c’est à dire qu’elle surveille ce qui se passe au niveau des ateliers de production. Elle a mis en place des DTOmètres et des COTmètres automatiques sur les différents rejets de ses ateliers. Les délais de réaction sont très rapides en cas de problème.

Grâce à ces technologies propres et cette veille permanente, l’entreprise ROQUETTE a réussi à diminuer très fortement les rejets de DCO depuis 1970. M. Patrick LEMAY signale néanmoins qu’il reste encore à faire.

L’entreprise a une station d’épuration qui permet de traiter les eaux chargées en DCO grâce à des installations aérobies et anaérobies. Sa capacité est équivalente à 500.000 habitants. Il rappelle que, si des progrès en amont n’avaient pas été faits par rapport à la situation de 1970, une station 5 fois plus grande équivalente à 2,5 millions d’habitants aurait dû être mise en place.

M. Patrick LEMAY indique qu’en 1973, l’usine utilisait 1 200 Tonnes/jour de céréales et actuellement il s’agit de 4500 Tonnes/jour. La DCO rejetée a été divisée par 12 avec des quantités de céréales multipliées par 4. M. Patrick LEMAY constate que l’entreprise ROQUETTE a réussi à stabiliser les rejets de DCO malgré l’augmentation de céréales utilisées, avec environ 45 Tonnes de DCO à l’entrée de la station d’épuration.

Il précise que la station d’épuration est indissociable de la biomasse. L’entreprise ROQUETTE extrait cette biomasse, qui est l’un des constituants du lyssol, un amendement calcique et organique très apprécié des agriculteurs. Il rappelle qu’un arrêté inter-préfectoral spécifique cadre les opérations d’épandage.

Au niveau de l’épuration proprement dite, sur 12 ans, l’entreprise ROQUETTE a investi en moyenne 2. 000 Keuros/an, aidé en partie par l’Agence de l’eau, comme les autres partenaires.

Il mentionne aussi des constructions en cours : des bassins aérobies, un nouveau bassin anaérobie et un nouveau décanteur, soit 5 millions d’Euros en cours de réalisation. Il signale que les travaux sur les nouveaux décanteurs seront visibles lors de la visite, les autres travaux ne sont pas encore démarrés.

M. Patrick LEMAY termine son exposé en remerciant les membres de la Commission pour leur attention et laisse la parole à M. Rémy ROQUETTE.

LES UNITES DE POTABILISATION DE TRAITEMENT DES EAUX

M. Rémy ROQUETTE Responsable d’atelier

M. Rémy ROQUETTE, responsable d’atelier, est chargé des ateliers de production et d’épuration d’eau dans l’usine.

Il précise que selon la configuration de l’usine à l’origine, 30 années auparavant, 100% de l’utilisation de l’eau dans les procédés industriels de l’usine proviennent de la Lys qui alimente dorénavant un lac. C’est une réalisation récente qui permet 4 jours de temps de contact.

Le lac est une réserve importante de l’ordre de 100. 000m3. En cas de pollution brutale dans la Lys, il permet à l’entreprise ROQUETTE de fonctionner en autonomie pendant plusieurs jours et d’éviter l’arrêt des ateliers, ce qui serait catastrophique pour une activité comme celle de l’usine.

Le lac a également l’avantage de permettre la décantation des matières en suspension, de réduire considérablement, de l’ordre de 95%, les bactéries contenues dans l’eau, et de 50% les nitrites.

M. Rémy ROQUETTE rappelle que les problèmes de nitrites d’ammonium sont toujours délicats à résoudre dans les ateliers de production d’eau.

Il précise que le lac alimente des tambours filtrants. Une première qualité d’eau est obtenue : l’eau brute qui est principalement utilisée dans l’usine, pour le réseau incendie, pour le nettoyage ou, éventuellement, pour refroidissement, sachant que l’usine utilise actuellement des tours de refroidissement.

M. Rémy ROQUETTE explique que, dans un premier temps, une filière de production d’eau passe par un décanteur pulsator. Il s’agit d’un décanteur à flux pulsé qui permet d’éliminer en partie les matières en suspension grâce à l’utilisation de floculants et de chlorure ferrique.

Ensuite le passage sur les filtres à sable permet d’obtenir une première qualité d’eau hygiénisée filtrée, principalement utilisée dans des ateliers mettant en ’uvre des produits industriels, ou éventuellement, mais de moins en moins, en refroidissement.

M. Rémy ROQUETTE précise qu’une filière permet la décarbonatation de l’eau. Dans la région, le pH de l’eau est très élevé. Le circulator est une décarbonatation à la chaux. Ce procédé continu, relativement économique, permet en plus d’obtenir des débits importants puisque la capacité de production d’eau décarbonatée est de 2. 000 m3/heure. L’eau est ensuite filtrée sur des filtres à sable pour obtenir une autre qualité d’eau : l’eau décarbonatée industrielle qui va faire l’appoint des tours de refroidissement.

Aujourd’hui, le refroidissement dans l’usine consomme environ 200 m3/heure, alors qu’il était de 3.000 m3/heure quinze ans auparavant.

Une partie de l’eau décarbonatée part ensuite vers les filières eau potable. Cette installation d’eau potable, ainsi que le lac, ont été réalisés en 2001 pour répondre aux demandes de l’ensemble des clients de l’entreprise et à la logique industrielle.

Dans un premier temps, l’eau passe dans des tours d’ozonation pour une sanitisation légère (abattre les bactéries). Ensuite, une filtration sur charbon actif permet d’éliminer les pesticides et les hydrocarbures ainsi que, éventuellement, la couleur ou l’odeur. Grâce à des procédés en amont de la potabilisation, ces problèmes ne se posent pas pour l’entreprise ROQUETTE.

Une eau décarbonatée potable est donc obtenue. Une production de l’ordre de 600 m3/heure correspond à une capacité de l’atelier qui permettrait éventuellement d’alimenter une ville de 230.000 habitants.

Ce projet d’eau décarbonatée potable a été mis en place en collaboration avec les administrations concernées. L’eau décarbonatée va alimenter les différents ateliers de l’usine : l’atelier de production en eau déminéralisée, principalement utilisée en production de vapeur, et un atelier de production d’eau adoucie.

M. Rémy ROQUETTE indique que les eaux utilisées dans les différents ateliers de l’usine sont ensuite renvoyées dans la station d’épuration. Différents bassins de tête permettent d’homogénéiser les effluents qui rentrent dans la station. Un bassin d’étalement a l’intérêt d’accueillir les effluents qui peuvent être de temps en temps très chargés, afin d’éviter un surdosage. Un bassin permet de recevoir de façon brutale, éventuellement un effluent très chargé et de le distiller doucement vers la station d’épuration.

Ensuite est alimenté un premier bassin de 6.000 m3 où l’on retrouve l’ensemble de tous les effluents, puis trois bassins d’oxydation secondaires de 10.000 m3 dans lesquels se fait le recyclage des boues.

M. Rémy ROQUETTE indique qu’un tiers de la DCO est détruit dans les bassins de tête, un deuxième tiers au niveau du bassin primaire et un troisième tiers, le plus difficile, au niveau des bassins d’oxydation secondaires. Ces bassins alimentent des décanteurs gravitaires à fond raclé. Un quatrième bassin, avec ses décanteurs, est en projet pour cette année.

La station est équivalente à une station d’épuration pour une ville de 500.000 habitants, alimentée à 600 m3/heure. Son rendement d’élimination de la DCO est de l’ordre de 95%.

M. Rémy ROQUETTE indique que l’usine est implantée sur 70 ha et récupère les rejets pluviaux. Actuellement, l’ensemble des rejets pluviaux de l’usine partent dans un grand caniveau central.

M. Rémy ROQUETTE précise que l’entreprise possède une lagune. Le DTOmètre ou le COTmètre mesure le rejet en continu et en cas de dépassement du seuil fixé, il actionnera automatiquement une pompe qui envoie la charge vers cette lagune. La sortie de la lagune arrive dans une cave qui alimente un bassin de compensation. Ce bassin a un rôle de régulation du flux hydraulique rejeté dans la Lys. La déverse des décanteurs de la station d’épuration est évacuée au rejet 1000, l’unique rejet de l’usine équipé aussi d’appareil de surveillance.

M. Jean PEPIN invite les participants à intervenir et les remercie de bien vouloir se présenter au préalable.

Mme Caroline BEHAGUE - journaliste ? La Gazette Nord/Pas-de-Calais, demande si l’eau est l’une des matières premières les plus chères pour la société ROQUETTE ?

M. Marc VILLAIN mentionne que la matière première la plus chère est la céréale, la seconde étant l’énergie.

L’eau est une nécessité et est primordiale pour la société ROQUETTE. Sans eau sur place, cette matière première deviendrait très chère. En coût de fonctionnement, M. Marc VILLAIN indique un ordre de grandeur aujourd’hui de 1,50 F le m3 d’eau, car l’entreprise a optimisé l’ensemble de ses installations. Il indique que le réseau est relativement court chez eux et que son client le plus éloigné est servi dans les 10 mn qui suit le départ de la cuve. Le réseau est très court et fonctionne en permanence.

Mme Mireille HAVEZ, Association Environnement Développement Alternatif (EDA), souhaite savoir si le projet de méthanisation des effluents de chez ROQUETTE, il y a une dizaine d’années, a été abandonné ?

M. Marc VILLAIN explique que l’entreprise ROQUETTE reconsidère ses projets de méthanisation puisqu’elle a la chance d’être parmi les industries à forte croissance. Elle peut par exemple organiser la séparation des circuits de rejets dans l’industrie entre les effluents à fortes et à faibles charges. Comme l’entreprise dispose d’effluents à fortes charges, la méthanisation se justifie et ROQUETTE l’envisage pour des applications extrêmement particulières. En dépit du rejet de carbone, c’est très intéressant parce que moins consommateur d’énergie et dans certains cas la meilleure solution. Dans ces projets que l’entreprise ROQUETTE met en ’uvre, la méthanisation est considérée de la même façon que la méthanisation des boues est dans les cartons. Elle y songe mais les flux d’eau consommés et la charge ajoutée dans le flux font que la station est essentiellement aérobie puisqu’on est relativement à faible charge.

M. Stéphane RIBREUX - DDASS 62 - demande, s’il existe sur les 5 millions d’Euros d’investissement pour l’usine de potabilisation, un calcul pour connaître l’amortissement ’. Le cas échéant sur combien d’années a-t-il été fait ?

M. Marc VILLAIN indique que le calcul a été rapide dans la mesure où aucune société n’était capable de fournir les 600 m3/heure. Il est allé visiter des stations de potabilisation urbaines pour s’inspirer du schéma retenu pour l’alimentation en eau potable de certaines grandes agglomérations. Il rappelle qu’il existait déjà une série d’infrastructures, il restait à rajouter un maillon manquant dans la chaîne de traitement de potabilisation.

M. Eric FAUQUEMBERGUE - Service vétérinaire 62 - souhaite savoir si l’entreprise ROQUETTE rencontre des problèmes de nitrates dans ses approvisionnements en eau ?
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M. Rémy ROQUETTE répond négativement. La moyenne des relevés au niveau de la visite est de l’ordre de 30 mg/litre de nitrates.

M. Patrick LEMAY ajoute que la tendance est à la baisse parce que beaucoup d’installations d’épuration ont été réalisées en amont de l’usine de Lestrem par les collectivités locales et par certains industriels. Aujourd’hui, les nitrates ne représentent pas une crainte pour l’entreprise.

M. François VANDENBON ? DRIRE - demande si l’entreprise ROQUETTE a déjà rencontré des problèmes d’approvisionnement en période de fort étiage de la Lys ?

M. Marc VILLAIN indique qu’en 1976, les tours de refroidissement installées à Lestrem n’existaient pas. La Lys a été utilisée comme fluide de refroidissement. Aujourd’hui, si tant est qu’il y ait des problèmes d’approvisionnement d’eau dans la région, l’usine n’a jamais connu d’étiage fort de la Lys. L’entreprise ROQUETTE serait amenée à reconsidérer les choses si ce genre de situation arrivait.

M. Christian CARDIN - hydrogéologue à ANTEA - , demande si un bilan hydraulique entre les prélèvements sur la Lys a été réalisé : ce qui est consommé ou rejeté ; existe-t-il des incidences sur le milieu humide par exemple ?

M. Marc VILLAIN note qu’il n’y a quasiment pas de prélèvements, excepté ce qui se rapporte par les tours de refroidissement, puisque le bilan s’équilibre globalement à travers l’évaporation au niveau des tours de refroidissement. Ce qui rentre en quantité est pratiquement rejeté. Sur la charge qui subsiste dans la Lys, il s’agit d’une production ajoutée. Elle a fait l’objet d’une étude d’impact car il est demandé aux entreprises de maintenir le niveau actuel de rejet à chaque demande d’autorisation d’établissement classé.

M. Marc VILLAIN confirme leurs efforts à limiter le rejet à sa valeur actuelle, à savoir celle qui subsiste depuis 2 ou 3 ans, compte tenu de la croissance que connaît ROQUETTE. C’est un objectif ambitieux mais aussi limitant pour le développement. Pour maintenir ce niveau, une technologie plus propre est nécessaire.

Mme Blanche CASTELAIN - Association Nord Nature - demande si l’impact sur la qualité de la Lys a été véritablement mesuré ?

M. Marc VILLAIN indique que la qualité de la Lys est mesurée en permanence. Cette surveillance s’intègre dans les obligations imposées par le classement.

Sur l’aspect purement physico-chimique, qui peut s’obtenir par des mesures, c’est une obligation qui leur est faite de vérifier si les fluides rejetés sont compatibles avec le milieu récepteur. Il en est de même pour l’état de la Lys. Ils y sont particulièrement vigilants et ont des contacts assez fréquents avec les organismes, les associations, pour permettre d’assurer une croissance tout en respectant le milieu naturel.

Il reconnaît n’avoir jamais fait d’analyse de la flore et de la faune dans la Lys. Ils sont prêts à le faire, mais M. Marc VILLAIN craint les découvertes qui ne seraient pas propres à leur industrie.

Mme CASTELAIN pense que l’impact écologique n’est pas véritablement mesuré ?

M.VILLAIN affirme qu’il est mesuré en terme physico-chimique, pour ce qui est mesurable. Il se demande si l’on peut réellement procéder à une mesure de ce qu’est le milieu écologique. L’appréciation sur ces rejets dépend des sensibilités, selon les espèces, de la personne chargée des mesures. Cette mesure doit être quantifiée.

M. Daniel LUDWIKOWSKI - Maire adjoint de Liévin - demande si ROQUETTE pouvait afficher aujourd’hui un prix de production au mètre cube d’eau potable en intégrant l’investissement de réserve/investissements initiaux et en intégrant le fonctionnement de l’usine de potabilisation.

De plus, étant complètement tributaire de la qualité de l’eau de la Lys, il demande si l’usine participe à la gestion de la ressource sur le bassin versant de la Lys. En cas de pollution, l’usine aurait à gérer le dommage chez elle.

Sa troisième question concerne l’eau qui entrait auparavant dans la fabrication des produits. Il demande si elle était potable dans la mesure où il a été dit que depuis les nouvelles installations, ROQUETTE arrive à produire de l’eau potable.

M. Rémy ROQUETTE confirme qu’ils ont bien un prix de production d’eau, amortissement compris, de l’ordre de 1,50 F. le m3. Il rappelle que l’usine a sa propre station d’épuration et doit traiter ses propres effluents. Alors en prenant la filière globale, le prix n’est plus à 1,50 F., mais plutôt de l’ordre de 20 F., prix couramment pratiqué en la France. Mais il doit être à 10 F., avec des réseaux beaucoup plus courts.

Concernant le S.A.G.E de la Lys, celui-ci est en cours de réalisation.

M. Marc VILLAIN indique que des structures ont été fondées et qu’il participera volontiers aux réflexions sur l’état de ce bassin versant.

Pour le dernier point sur la potabilisation, M. Marc VILLAIN indique que l’usine a souhaité optimiser le niveau de sécurité de son eau. Elle était aux normes de la potabilisation. Il mentionne que depuis, ils ont installé des équipements de sécurisation de cette eau dont la potabilisation a été vérifiée par les services vétérinaires et les services de la DDASS.
L’usine, essentiellement agroalimentaire, a voulu répondre complètement aux normes de la potabilisation pour la totalité des besoins.

Mme Josette FRUCHART - Maire d’Estaires et Conseiller Général - signale que la mise en place du schéma d’aménagement et de gestion de l’eau nécessite des études importantes, d’un montant de 700.000F. qui seront subventionnées. Elles sont en cours et les travaux commenceront à l’issue de ces études sur la Lys. M. FLAJOLET, Maire de Saint Venant, est le Président de ce S.A.G.E.

M. Marc VILLAIN remercie Mme Josette FRUCHART de ces précisions et remercie les participants de cette Commission pour leur attention.

M. Jean PEPIN propose de visiter la station de potabilisation et l’unité de traitement des eaux usées, comme le prévoit l’ordre du jour.

Comptes-rendus